Une centaine d'éleveurs bovins ont pris part, la semaine dernière, à la journée technique sur le développement de la filière laitière organisée par la chambre d'agriculture de la wilaya de Tipaza. Plusieurs conférences, animées par des experts et universitaires de Giplait, de l'Ecole nationale vétérinaire (ENV), de l'université de Blida et du CNIAAG, ont été présentées lors de cette journée. Sensibiliser les éleveurs aux nouvelles techniques à appliquer pour améliorer la production laitière de façon à rentabiliser leurs investissements était l'objectif principal de cette manifestation. « Je suis obligé de vendre deux vaches pour pouvoir effectuer le fauchage et faire vivre mon cheptel », déclare un éleveur. « Le prix de revient du lait s'élève à 50 DA, alors que nous le commercialisons à 35 DA », ajoute-t-il. La wilaya de Tipaza compte 635 vaches laitières. Le cheptel bovin dans 9 daïras sur un total de 10 (excepté Fouka) est constitué de 9950 têtes, alors que les services de l'agriculture ont recensé 2157 éleveurs. Il existe plusieurs éleveurs qui possèdent une à six vaches, mais qui figurent parmi ceux qui ont été recensés. La collecte de lait est insignifiante dans la wilaya de Tipaza, soit 3 millions de litres représentant 17% uniquement de la production laitière. A l'origine de cette faible production figurent l'absence de l'agrément sanitaire, le refus des financements, la non-maîtrise de la reproduction, le déséquilibre alimentaire et le non-respect des normes d'hygiène. Lors des interventions, il était question des principales voies d'amélioration génétique ; les problèmes d'ordre économique et technique de cette filière ; la connaissance de la traçabilité de chaque espèce de vache laitière ; l'équilibre de la ration alimentaire, hormonal et métabolique ; la production des génisses et de l'alimentation équilibrée ; le suivi sanitaire en amont et en aval pour toutes ces vaches laitières. Les éleveurs ont été interpellés par les conférenciers sur les méthodes à utiliser pour un meilleur entretien de leurs vaches laitières et une reproduction de qualité. Beaucoup d'efforts doivent être consentis pour intéresser les investisseurs. La commune de Menaceur, daïra de Sidi Amar, enregistre les statistiques les plus élevées, avec 1042 éleveurs pour un cheptel de 3800 bovins et environ 1900 vaches laitières. La chambre d'agriculture et la direction des services agricoles de la wilaya de Tipaza comptent créer prochainement un centre de production de génisses laitières améliorées de pedigree (CPGLAP). Seule l'insémination artificielle est en mesure de pallier le déficit de la filière lait dans la wilaya de Tipaza. Cette technique est appelée à se développer. L'Algérie avait importé en 2006 un total de 650 000 vaches laitières. L'augmentation de l'effectif du cheptel exige la disponibilité des espaces de pâturage et des étables qui répondent aux normes. Face aux insuffisances constatées, la wilaya de Tipaza a mis en place un programme de formation et de sensibilisation pour améliorer la maîtrise des techniques d'élevage et consolider l'extension des réseaux de collecte de lait.