Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont donné leur feu vert pour que puissent se tenir pendant quatre mois des pourparlers israélo-palestiniens indirects, a annoncé hier Saeb Erekat, le responsable palestinien des négociations. L'Etat hébreu et l'Autorité palestinienne ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la reprise des négociations de paix, chaque partie posant ses conditions et rejetant celles de l'autre. Pour sortir de cette impasse qui dure depuis des mois, les Etats-Unis ont proposé des discussions de "proximité". Le feu vert de la Ligue arabe pourrait donc débloquer la situation. Notons par ailleurs que le Quartette pour la paix au Moyen-Orient se réunira le 19 mars à Moscou. Le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky a déclaré lors d'un point presse que le secrétaire général de l'ONU avait prévu d' assister à ce sommet de Moscou. Néanmoins, Tel Aviv campe sur ses positions. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi que son pays ne cèdera jamais le contrôle de la vallée de la rivière du Jourdain aux Palestiniens, a rapporté le quotidien local Ha'aretz. Ce dernier coup d'éclat intervient alors que les Etats-Unis intensifient leurs efforts pour relancer les négociations de paix moribondes entre les deux ennemis du Moyen-Orient, qui s'enlisent depuis que l'Etat hébreu a lancé une opération militaire dans l' enclave palestinienne il y a un an. La partie israélienne s'est dite prête à reprendre le dialogue, mais les Palestiniens ont fait savoir qu'ils ne retourneraient pas à la table des négociations tant qu'Israël n'aura pas mis complètement fin aux colonies en Cisjordanie et à Jérusalem Est, section majoritairement arabe de la ville sainte que les Palestiniens considèrent comme la capitale de leur futur Etat. La communauté internationale ne reconnaît pas la légitimité des colonies juives en Cisjordanie et à Jérusalem Est. En fin d'année dernière, sous pression des Etats-Unis, Israël a entrepris un moratoire de 10 mois sur les nouveaux projets de logements dans toutes les colonies cisjordaniennes, mais ce gel partiel ne correspond pas aux exigences palestiniennes. Notons que des échauffourées ont opposé hier matin les forces de sécurité israéliennes à des dizaines de manifestants palestiniens à Beit Jalla, près de Bethléem, en Cisjordanie. D'après les Palestiniens, les forces de sécurité israéliennes étaient en train de déraciner des oliviers sur 30 hectares de terrain agricole appartenant à 35 familles palestiniennes. En jeu: le tracé du mur de séparation, appelé "barrière de sécurité" par les Israéliens, qui passe non loin de Bethléem. Les Palestiniens contestent ce tracé, accusant Israël d'annexer une partie de leurs terres en faisant passer ce mur à l'intérieur de la Cisjordanie.