Plus flexible que le gaz transporté par gazoduc, le gaz naturel liquéfié pourrait bouleverser les marchés. Dans les zones importatrices (Amérique du Nord, Europe et Asie), la croissance de la demande de gaz va se poursuivre, du fait notamment de la substitution du gaz au charbon et au fioul, estime la Commission de régulation de l'énergie. A l'horizon 2015, une croissance simultanée des besoins d'importation de gaz dans ces trois zones "va créer des tensions sur le marché engendrant un accroissement des importations de GNL", ajoute la CRE. Actuellement, les importations de GNL en Europe ne représentent que 7% de sa consommation de gaz, selon la CRE. Seuls sept Etats membres disposent actuellement de terminaux méthaniers permettant d'accueillir les navires et de regazéifier le GNL: Espagne, France, Belgique, Italie, Portugal, Grèce, Royaume-Uni. Il faut cette option permette de relier rapidement les pays de production aux pays de consommation, souvent très distants, et d'exploiter des gisements situés dans des zones géographiques où il est impossible de construire un gazoduc. Selon un rapport d'avril 2008 de la (CRE), la flotte actuelle mondiale est de 250 méthaniers. 57 terminaux méthaniers sont aujourd'hui en activité, selon GDF Suez : 26 au Japon, 15 en Europe, 5 aux États-Unis, 4 en Corée, 1 à Taiwan, 1 en Chine, 2 en Inde, 1 à Porto Rico, 1 en République Dominicaine et 1 au Mexique. Rappelons dans ce contexte que selon l'association Cedigaz, le commerce mondial de gaz naturel a représenté 813 milliards de mètres cubes en 2008, dont 72 % par gazoduc, et 28 % par la filière GNL, forcément transportés par bateau. Cette part doit s'accroître avec l'ouverture de nouvelles routes en provenance du Yémen, d'Angola, du large de l'Australie, de l'Arctique, du Brésil. Les développements du Moyen-Orient et du Nigeria sont loin d'être achevés. Une part importante des champs continentaux en déclin sera remplacée par des ressources offshore. L'apparition de la technique du FLNG, une usine flottante qui réalise la liquéfaction du gaz naturel en mer, repousse encore les limites. Si l'Agence internationale de l'énergie et les groupes gaziers prévoyaient il y a peu une croissance de la demande de gaz de 54 % entre 2007 et 2030, cette prévision est ramenée à une hausse de 43 % seulement. Il n'en demeure pas moins que le marché du gaz naturel reste orienté, même dans le pire des cas, en forte hausse. Et que ce gaz sera de plus en plus maritime d'autant plus que les besoins des grands pays émergeants se fait de plus en plus pressante. Ainsi, selon les prévisions de l'AIE, la croissance de la demande mondiale de gaz est supérieure à celle du pétrole et s'établit à 1,8 % par an jusqu'en 2030. Cependant, le développement des activités gazières nécessitera d'importants investissements. L'AIE estime que les investissements nécessaires d'ici à 2030 pour développer la filière gazière sont estimés à quelque 5 500 milliards de dollars. Les pays producteurs ont beaucoup investi dans la liquéfaction, et, à l'autre bout de la chaîne, les consommateurs se sont dotés d'importantes infrastructures de regazéification. Le GNL, apparaît indéniablement comme un vecteur essentiel de l'expansion gazière mondiale. Le commerce du GNL reste promis à un développement rapide, de l'ordre de 7 %/an d'ici à 2020.