Les collègues et collaborateurs à l'Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) évoquent leur présidente, Zohra Derdouri. Ces derniers sont unanimes à dire que madame Zohra Derdouri applique une règle qui est propre à elle, il s'agit de trois traits de caractère qui débordent sur son style de gestion: intransigeance, abnégation et rigueur. La ténacité qui la caractérise force le respect et l'estime de ses proches qui la dépeignent comme une femme qui apprécie particulièrement les choses bien faites et qui met ce souci "d'ordonnancement" dans cet amour qu'elle voue au "perfectionnisme" dans tout ce qu'elle entreprend. Selon ses collègues et collaborateurs, ces valeurs, elle les a héritées de son père qui a "travaillé dur" pour inculquer à ses enfants les vertus du travail bien fait et l'humilité, deux grandes qualités qui ont guidé sa vie professionnelle et celle de tous les jours. "Ce sont deux principes qui ont animé toute ma vie", dit-elle, en soulignant avec la modestie qui sied aux gens humbles que c'est peut-être là, la clé de la réussite. Mme Derdouri est titulaire d'un ingéniorat dans le domaine, Enseignante-chercheur depuis une vingtaine d'années, elle a formé des générations d'ingénieurs à l'ex-Institut national de l'informatique (INI, actuellement Ecole supérieure d'informatique) et a participé à la création de l'Institut d'informatique à l'université d'Es Sénia (Oran) à l'occasion de son passage dans la capitale de l'Ouest. A l'université de Bab Ezzouar (Alger), elle a été là aussi à l'origine de la création du département d'informatique avant d'être installée dans ses nouvelles fonctions en 2008 en tant que présidente du conseil de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), en remplacement de Mohamed Belfodil, par le ministre Boudjemâa Haïchour, l'ex-ministre de la Poste et des Technologies de l'information et des télécommunications. Selon ses collègues et collaborateurs, Mme Derdouri est de nature plutôt discrète et timide. La présidente de l'ARPT évoque avec une certaine gêne son parcours marqué entre autres par une action d'envergure que fut l'informatisation de l'opération d'inscription à l'université des nouveaux bacheliers. "Une opération introduite depuis 15 ans et toujours en vigueur", fait-elle remarquer en s'excusant presque pour souligner sa contribution à ce projet. Par ailleurs, Mme Derdouri a eu également l'opportunité de se distinguer dans des projets économiques avec plusieurs entreprises, notamment lors du bug informatique de l'année 2000. A l'évidence, ces acquis ont grandement contribué à sa nomination en 2008 à la tête de l'ARPT. Elle admet avoir eu des appréhensions quand elle a été nommée à ce poste, mais comme elle prend à cœur tout ce qu'elle entreprend, elle a vite fait d'atteindre les premiers objectifs assignés mais avec la "précieuse assistance" de ses collaborateurs, tient-elle à souligner, refusant ainsi de s'approprier tous les acquis, elle qui met, toujours, en avant le travail d'équipe. Mais sous cet apparence de fermeté et de rigueur, Mme Derdouri dit rester une épouse et mère "attentive" surtout envers son fils Mehdi, 27 ans, qui a choisi de suivre la même trajectoire que celle tracée par la mère en accomplissant des études en informatique couronnées par un ingéniorat en sécurité dans le domaine. Il est aisé de relever ce sentiment de fierté chez la dame quand elle parle de sa famille dont elle dit s'occuper au mieux, malgré les "lourdes contraintes" de sa vie professionnelle. "Je fais la cuisine comme toutes les femmes et je tiens à l'équilibre de ma famille", lance Mme Derdouri qui se plaint cependant du peu de temps qu'elle consacre à ses proches et à ses amis.