En attendant le verdict qui sera rendu dans deux semaines, le ministère public requiert 4 ans de prison ferme à l'encontre des membres du comité de participation CP de l'usine ArcelorMittal Annaba. Le procès s'est déroulé, mardi, dans l'enceinte du tribunal correctionnel d'El Hadjar (Annaba). A l'issue des plaidoiries de la défense, le sort des accusés demeurera en suspens durant deux semaine, pour que le verdict sera rendu. Les personnes impliquées dans cette affaire, qui sont au nombre de huit, sont poursuivies pour "malversations et abus dans la gestion des œuvres sociales" pour les sept membres du comité de participation, tandis que la huitième, en sa qualité de commissaire aux comptes, est poursuivi pour ; "non dénonciation de délits liés à la gestion de ces œuvres sociales". Ainsi, le ministère public a requis, dans son réquisitoire, une peine de 4 années de prison ferme assortie d'une amende de 10.000 DA à l'encontre des membres de l'ex-CP et 18 mois de prison ferme pour le commissaire aux comptes. Appelée communément, "l'affaire du Comité de participation ArcelorMittal Annaba ", les faits de ont surgi, lorsque une requête dénonçant des "malversations et des abus dans la gestion des œuvres sociales par les membres de l'ex-CP", signée par plus de 4.000 travailleurs de l'usine ArcelorMittal. Le tribunal d'El Hadjar, aussitôt saisi de l'affaire, a ordonné une information judiciaire pour enquêter sur ces malversations. Une fois la machine judiciaire en marche, la justice a mis la main sur 8 prévenus, suspectés d'être impliqués dans la malversation et abus dans la gestion des œuvres sociales de l'usine. Une perte estimée, selon les enquêteurs, à des dizaines de milliards de dinars au détriment des œuvres sociales des 6.500 travailleurs de la société algéro-indienne ArcelorMittal Annaba. Ces sommes ont été injectées, durant ces huit dernières années, dans différentes opérations suspectes de dons et d'aides financières ainsi que des acquisitions d'équipements au profit de tiers. Durant ce procès, qui s'est révélé riche en révélations, les huit mis en cause et certains témoins entendus, ont déploré l'absence au procès de l'ex- secrétaire général du syndicat du complexe sidérurgique d'El Hadjar, Aissa Menadi, actuel député à l'APN et président du club de football de l'USM Annaba. En effet, invités par le président du tribunal à donner la version des faits, trois des sept accusés membres du comité de participation, ont plaidé leur innocence. Pointant d'un doigt accusateur l'ex- secrétaire général du syndicat, les accusés ont affirmé avoir été sujets à de multiples contraintes exercées par ce dernier, qui, selon eux, a exploité leur manque de connaissance de la loi pour imposer sa loi. Pour sa part, M. Smaïn Kouadria, l'actuel secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal, qui s'est constitué partie civile dans ce procès, a incriminé son prédécesseur, d'être l'instigateur de ses malversations. "Si quelqu'un doit payer pour ces dilapidations et ces détournements, c'est bien Aïssa Menadi mon prédécesseur et non les membres du comité contraints et forcés de se soumettre aux directives de cet empereur ", a-t-il ainsi argumenté. Mais, " la loi ne protège pas les imbéciles ", tel est le principe de la loi, qui sera appliqué sans nul doute par la justice pour rendre son verdict, dans les deux prochaines semaines.