Le Maghreb de la finance s'invite à Alger. En effet, le Conseil ministériel maghrébin des finances et de la monnaie tiendra sa septième session aujourd'hui à Alger. Le secrétaire général de l'UMA, M. Lahbib Benyahia présidera d'ailleurs cette session. Ce dernier a d'ailleurs indiqué hier que la réunion d'aujourd'hui contribuera au renforcement de la coopération économique et financière maghrébine. Cette réunion "marquera un tournant majeur dans la coopération maghrébine à la faveur du renforcement de la coordination entre les ministres des Finances des pays de l'UMA, notamment à la lumière de la crise financière mondiale et ses retombées sur les économies des pays maghrébins", a déclaré M. Benyahia à la presse à son arrivée à Alger pour participer aux travaux du conseil. La tenue de ce conseil ministériel spécialisé a été décidée au terme des travaux de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UMA, organisée fin décembre 2009 à Tripoli (Libye), a précisé le SG de l'UMA. Il a, en outre, souligné que le programme de travail de l'UMA pour l'exercice 2010, adopté lors de la réunion de Tripoli, prévoyait l'organisation d'une série de conseils ministériels spécialisés en vue d'examiner les questions d'actualité et d'oeuvrer au renforcement de la complémentarité et de l'intégration économique des pays de l'espace maghrébin. M. Benyahia a, dans ce cadre, annoncé que l'Algérie abritera à la fin de l'année une autre réunion ministérielle du conseil des ministres de l'Agriculture, précisant qu'il s'agira d'"une conférence réunissant tous les intervenants dans le domaine agricole dans l'espace maghrébin en vue d'intensifier la coordination et la coopération aux fins de la réalisation de la sécurité alimentaire dans les pays de la région". Ce conseil est formé des ministres des finances des cinq pays de l'UMA (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye et Mauritanie). Il est à rappeler que la sixième session du Conseil ministériel maghrébin des finances et de la monnaie, tenue en 2006 à Tunis, avait adopté le projet de statuts de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE) dont l'objectif est de financer des projets intégrateurs dans l'espace maghrébin, Les organes de cette future institution financière sont l'Assemblée générale, l'Assemblée générale extraordinaire et un Conseil d'administration de 10 membres, à raison de deux par pays. La convention de création d'une banque maghrébine avait été signée le 10 mars 1991 à Ras Lanouf (Libye) et ses statuts élaborés par un groupe de travail maghrébin réuni en 2001 à Rabat (Maroc). Le capital souscrit de la BMICE a été fixé à 150 millions de dollars répartis à parts égales entre les différents pays de la région maghrébine, alors que son capital social a été fixé à quelque 500 millions de dollars. La création de cette nouvelle banque vise à développer le commerce entre les pays de la région, de créer des projets maghrébins viables, d'attirer et faciliter la circulation des capitaux dans l'espace maghrébin. La nouvelle banque aura également à promouvoir les relations économiques bilatérales entre les différents pays de la région, d'autant plus que ces relations restent en deçà des attentes en dépit des différentes mesures incitatives décidées depuis la création de l'UMA en 1988. La BMICE représente également un nouvel espoir pour les investisseurs qui comptent beaucoup sur le développement de la coopération économique maghrébine et ne cessent d'insister sur l'importance d'impulser les échanges commerciaux entre les cinq pays de cette région.