Des insurgés talibans ont détruit deux écoles dans la région tribale du nord-ouest du Pakistan, a-t-on appris hier de sources officielles. Deux écoles primaires publiques ont été détruites vendredi dans deux différents endroits de la région de Bajaur. Aucun mort n'a été rapporté mais les bâtiments des écoles ont été fortement endommagés, selon les mêmes sources. Au moins 70 écoles ont été détruites dans la région tribale ces dernières années. Notons d'un autre côté, que l'ancien envoyé spécial des Nations unies en Afghanistan a décalré hier que les récentes interpellations de responsables talibans au Pakistan ont entraîné l'interruption des négociations secrètes entre les insurgés afghans et l'ONU. Kai Eide, diplomate norvégien qui vient de démissionner de son poste à Kaboul, a expliqué sur la BBC que les discussions entre des hauts responsables talibans ont débuté il y a un an, avec des entretiens individuels à Dubaï notamment. C'est la première fois que Eide confirme ces contacts. "Le premier contact a eu lieu au printemps dernier, et ensuite nous sommes passés à l'élection (présidentielle afghane) qui a marqué le pas dans l'activité", a-t-il souligné à la BBC. "Puis, le dialogue a repris une fois le processus électoral terminé, et a continué jusqu'à un certain stade il y a quelques semaines". Le Pakistan a rejeté toute idée que son action contre les talibans sur son sol ait pour but de stopper ou contrôler les négociations sur l'avenir de son voisin afghan. Le diplomate norvégien, interrogé à son domicile près d'Oslo, a précisé qu'il y avait plusieurs canaux de communication avec les talibans, notamment des conseillers proches du président Hamid Karzaï. L'interpellation la semaine dernière du mollah Abdul Ghani Baradar, No2 des talibans, avait provoqué la colère du président Karzaï, avait confié un des conseillers du président à l'AP. En parallèle des négociations en cours, Baradar avait "donné son feu vert" pour participer à une conférence de trois jours sur la paix organisée par Karzaï le mois prochain. Cependant, ces contacts avec les talibans n'étaient qu'"à ses débuts", selon Kai Eide. " Nous avons rencontré des hauts responsables talibans mais aussi des personnes ayant l'autorité de la Quetta Shura pour engager ce type de discussion", a-t-il ajouté, en référence au conseil de décision baptisé de la capitale du Balouchistan Quetta, au Pakistan. Pour le diplomate, cela prendra des semaines, des mois, voire plus pour rétablir la confiance des deux côtés pour avancer et établir le cadre des négociations, qui seraient menées par les Afghans. "Les conséquences de ces (interpellations) sont certainement négatives pour un possible processus politique que nous considérons si nécessaire à ce stade", a-t-il noté. "Les Pakistanais n'ont pas joué le rôle qu'ils auraient dû (...). Ils auraient dû savoir qui ils étaient, le rôle qui jouait, et vous voyez le résultat aujourd'hui".