Plus de 30.000 soldats, appuyés par des avions de combat, des hélicoptères d'attaque et des tirs d'artillerie lourde, ont lancé le 17 octobre une opération visant à déloger les taliban de leur bastion. Les forces pakistanaises ont remporté dans la nuit de vendredi à samedi leur premier succès en s'emparant du village de Kotkai, le fief du chef des taliban Hakimullah Mehsud, au septième jour de l'offensive dans le Waziristan du Sud. Un missile tiré par un drone américain a, par ailleurs, tué quatorze personnes dans un autre district des zones tribales du nord-ouest du Pakistan, à la frontière avec l'Afghanistan, selon un responsable local. Plus de 30.000 soldats, appuyés par des avions de combat, des hélicoptères d'attaque et des tirs d'artillerie lourde, ont lancé le 17 octobre une opération visant à déloger les taliban de leur bastion du Waziristan du Sud, situé dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan, dans le nord-ouest du pays. «Les forces de sécurité ont pris le contrôle de Kotkai dans la nuit et le nettoyage du village se poursuit», a déclaré une source militaire qui a requis l'anonymat. «Il s'agit d'une percée majeure car Kotkai était le bastion des taliban et le village natal de Hakimullah Mehsud et Qari Hussain», a ajouté cette source. Hakimullah Mehsud est le chef du Mouvement des taliban du Pakistan (TTP) et Qari Hussain l'un de ses lieutenants, considéré comme le cerveau de nombreux attentats-suicides commis au Pakistan. «Les forces de sécurité sont entrées dans la nuit de vendredi à samedi à Kotkai, après avoir pris possession des hauteurs surplombant le village», a indiqué une autre source militaire. L'armée avait cependant annoncé dès lundi avoir encerclé Kotkai. Mais depuis une semaine, la progression des troupes est très lente, une dizaine de kilomètres environ, en raison du terrain montagneux et d'accès difficile, des mines et de la résistance des taliban, bien retranchés dans des bunkers et des maisons fortifiées. Quelque 146 insurgés et 22 soldats pakistanais ont été tués depuis le début de l'offensive terrestre, selon un bilan établi par l'armée, qui ne peut être vérifié de source indépendante, les zones des combats étant inaccessibles. Le Pakistan est le théâtre, depuis plus de deux ans, d'une vague d'attentats qui a tué près de 2300 personnes, perpétrés pour l'essentiel par des kamikazes du TTP, qui a fait allégeance à Al-Qaîda. Les autorités pakistanaises se sont engagées à en finir avec le réseau terroriste en lançant le 17 octobre, après plusieurs mois de bombardements, une offensive terrestre. Les 30.000 militaires engagés au sol dans cette opération font face, selon divers experts, à environ 10.000 taliban pakistanais, épaulés par un nombre indéterminé de combattants étrangers. Alors que plus de 120.000 civils ont déjà fui la région des combats, le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) s'est plaint vendredi de ne pas avoir accès aux zones de combat. «Ce que nous voyons maintenant, c'est une augmentation, forte et très préoccupante, du nombre de victimes civiles», a déploré, à Genève Jacques de Maio, le chef des opérations du Cicr pour l'Asie du Sud. L'armée pakistanaise n'a pas fait état de victimes civiles. Depuis 2002, l'armée pakistanaise a perdu plus de 2000 soldats dans des combats contre les islamistes dans les zones tribales et le nord-ouest du pays, sans parvenir à aucun résultat concret, alors que les attaques de drones américains se multiplient dans la région: depuis 2008, quelque 70 attaques ont fait près de 600 morts dans le nord-ouest du Pakistan. «Je peux confirmer que 14 personnes ont été tuées dans l'attaque du drone», qui visait samedi une maison du village de Damadola, à 15 km au nord de Khar, la principale ville du district de Bajaur, a déclaré le chef adjoint de l'administration locale, Muhammad Jamil. Un responsable de la sécurité a précisé que les morts étaient tous des insurgés, parmi lesquels trois combattants étrangers.