Le programme d'appui à l'industrie agroalimentaire proposé par le ministère de l'Industrie se veut un moyen pour cette activité qui reste en deçà des potentialités existantes. Plusieurs axes sont déjà définis par la tutelle, notamment en matière de financement. Selon Mohamed Bacha, directeur de l'intelligence économique et de la prospective au ministère de l'industrie, invité hier de la radio chaîne III, le plan établi comprend la création d'un fonds pour la filière qui sera doté de "50 milliards de dinars". La proposition sera soumise prochainement pour approbation. La mission principale de ce fonds est de permettre aux entreprises d'être plus "performantes et de réaliser des résultats effectifs". Cette mesure est dictée surtout par la "complexité du secteur de l'agroalimentaire qui fait face à des problèmes". Ainsi, l'Etat pourra apporter des "appuis ciblés afin d'orienter les entreprises et réussir à réaliser le principal objectif qui est la sécurité alimentaire", a-t-il souligné. Mais l'argent n'est pas l'unique moyen qui permettra à la filière d'être plus compétitive tant au plan national qu'international. Pour Mohamed Bacha, un travail de "coordination entre les industriels et les producteurs est plus que nécessaire". Mais, actuellement, cet aspect est presque "ignoré par les différents acteurs, et beaucoup agissent en solo, ce qui n'est pas pour arranger les choses". Afin de pallier ce déficit, le ministère de l'Industrie compte créer un "conseil national des industries agroalimentaires qui regroupera, entre autres, les industriels, les centres de recherche, les chambres de commerce et les banques". Ce conseil sera un "espace de concertation et d'interface avec les pouvoirs publics", a-t-il expliqué. La stratégie adoptée par le ministère de l'Industrie table également sur la création à moyen terme de "500 entreprises activant dans le domaine agroalimentaire". Celles-ci sont appelées à entreprendre des "actions et ne pas se limiter au soutien de l'Etat". L'Algérie, reconnait le directeur général de l'intelligence économique, a beaucoup de retard à rattraper dans ce domaine. Il s'étonne de la réussite de certains pays qui n'ont pas les moyens dont dispose l'Algérie au moment où nos entreprises éprouvent beaucoup de peine à se placer sur les marchés extérieurs. D'autant que notre pays a réussi à assoir une certaine stabilité macroéconomique dont les "entreprises doivent tirer profit pour pouvoir conquérir des parts de marchés". Une chose est sûre, souligne Mohamed Bacha, des "décisions très importantes seront prises prochainement, qui seront d'un grand apport pour le développement de l'industrie agroalimentaire".