L'ouverture massive au marché mondial a favorisé les importations de produits de toutes sortes au détriment des produits locaux. «En dépit d'un potentiel parmi les plus importants de la rive Sud de la Méditerranée, la capacité globale de l'industrie algérienne s'est nettement amoindrie au profit des importations devenues massives», a souligné Mohamed Bacha, directeur général de l'Intelligence économique des études et de la prospective auprès du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. S'exprimant lors de l'ouverture des premières assises nationales de développement des industries agroalimentaires (IAA) qui se tiennent à la résidence El Mithak, le même responsable a souligné que l'ouverture massive au marché mondial a favorisé les importations de produits de toutes sortes au détriment des produits locaux. «Les enjeux sont d'ordre industriel et alimentaire et les choix relèvent de la préservation de la sécurité de la nation», a-t-il ajouté, mettant l'accent sur l'importance de se doter d'une politique publique pour assurer le développement des industries agroalimentaires. Pour faire face, le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement a présenté les grands axes du programme de développement des industries agroalimentaires. Cette stratégie, appelée, Plan national d'appui aux industries agroalimentaires ((Pndiaa) s'étalera sur cinq ans et sera mise en oeuvre avant la fin 2010 jusqu'à 2014. Les grands axes de ce plan ont trait, essentiellement, à l'intégration de la production nationale et substitution aux importations, à la promotion des exportations et au positionnement des produits à l'international, au renforcement des compétences et des qualifications au niveau des industries agroalimentaires et à la mise en place d'un cadre institutionnel de coordination et d'harmonisation des politiques publiques, a expliqué Mohamed Bacha. L'objectif de ce plan est d'accroître de 10 points la contribution des IAA dans le PIB industriel en la faisant passer de 50% en 2009 à 60% en 2014 et réaliser au moins 5000 contrats industriels-agriculteurs par an. Le plan vise également à densifier le tissu industriel des IAA à travers la création de 500 entreprises au sein d'agropoles entre 2010 et 2014 et la création de 100.000 emplois jusqu'à 2014. l'autre objectif de ce plan est la mise à niveau aux normes ISO de 500 entreprises relevant des IAA dont 200 certifiées ISO 22.000 éligibles aux opérations d'exportation, de multiplier par 10 les exportations des IAA à l'horizon 2014 et de renforcer les capacités d'exportation avec la création de 5 consortiums d'exportation à l'horizon 2014. Pour ce faire, il est préconisé 17 fiches d'orientation et 50 actions dont cinq ont trait aux instruments de pilotage, 15 aux leviers de compétitivité, sept à l'amont agricole, 12 à la transformation, trois à l'agrofourniture et huit à l'encadrement du marché. Il est également préconisé la création d'un Conseil national des IAA (Cniaa),placé auprès du Premier ministère, une délégation interministérielle aux IAA, la mise en place d'un centre technique industriel à caractère national, la création d'un comité interministériel de logistique (CIL), d'un observatoire économique des IAA (Oiaa), d'un fonds spécial de soutien (Fssiaa), d'une dotation initiale de 50 milliards de DA et la création de quatre technopoles agroalimentaires à vocation régionale. Cette stratégie propose des actions et un dispositif visant à accroître les marges de progrès des entreprises algériennes et préparer l'économie à faire face aux défis de la mondialisation auxquels elle est déjà confrontée.