Le parc automobile en Algérie s'élargit de plus en plus. En 2006, les ventes de véhicules neufs sur le marché algérien ont atteint 148 235 unités, soit un niveau stable comparativement à 2005 après deux années de forte progression. Pour sa part, le marché des véhicules des entreprises en Algérie est évalué à 15 000 unités environ, principalement acquis sur fonds propres ou financés par l'intermédiaire de crédits auto. Cet état de fait serait l'une des conséquences du lancement des formules de crédit auto introduites par les différentes banques qu'elles soient nationales ou étrangères. Il n'en demeure pas moins que les taux d'intérêts restent bien souvent excessivement chers. Aussi, la multiplication des formules de crédits à la consommation ne menacerait-elle pas les ménages algériens de surendettement? Aujourd'hui cette question se pose avec acuité. Jamais les Algériens n'ont autant emprunté… pour consommer. Les ménages sont de plus en plus friands en prêts bancaires. Mais qu'est-ce qui explique cette frénésie des Algériens à recourir à l'emprunt ? L'abondance de l'offre et la multiplication des innovations ne sont-elles pas aussi une puissante incitation au crédit à la dépense ? Le taux d'intérêt bancaire en Algérie demeure élevé. Trop même. Ce taux varie en effet de 8,5 voire jusqu'à 10% en hors taxes, et auquel il faudra ajouter la fameuse TVA. Un taux qui n'a, certes, rien à voir avec ceux pratiqués dans les pays de l'Europe de l'Est où l'intérêt avoisine les 20%, mais tout de même reste-t-il assez onéreux pour les bourses moyennes. Pour comprendre un peu mieux la façon dont évolue le crédit à la consommation en Algérie nous avons choisi de faire un tour chez plusieurs concessionnaires. Il apparaît, à première vue, que les taux d'intérêt applicables sont différents d'une banque à l'autre et varient entre 7,5 et 10 %. Le taux le plus bas est celui pratiqué par le Crédit populaire d'Algérie (CPA) à 7,5% alors que le plus élevé est celui de Cetelem fililale du groupe BNP-Paribas. En effet, Cetelem exige un taux d'intérêts de 9,9 %, ce qui est déjà très élevé, en plus du paiement des frais de dossier qui égalent 1% du montant du financement et sont inclus dans la 1ère mensualité. Concrètement, les clients doivent se présenter auprès des distributeurs agréés par Cetelem, pour retirer un dossier complet de crédit automobile. Autrement dit, le client est obligé, de passer par les concessionnaires agréés pour l'achat d'un nouveau véhicule via Cetelem. Bref le taux d'intérêt reste très élevé. Conséquence : la bataille financière ne fait que commencer : les banques étrangères qui attirent de plus en plus de nouveaux clients, visent à étendre leurs réseaux et ainsi créer un monopole du crédit à la consommation. Cette situation menace le consommateur algérien et crée la situation du surendettement. Souscrire un crédit pour en rembourser un autre est le signal d'un surendettement manifeste. Les crédits à la consommation visent à préserver l'intérêt des banques et des établissements financiers qui vivent de ça et surtout des consommateurs qui sont "sollicités " de toute part pour s'endetter souvent mal et à un coût élevé. Il est possible de rétablir l'équilibre entre prêteur et emprunteur, car, actuellement, il n'est pas à l'avantage des consommateurs.