Il existe en Algérie 300 000 entreprises classées dans la case des PME/PMI, dont seulement 300 exportent leurs produits. L'internationalisation des entreprises n'est pas exclusivement l'exportation, car effectivement pour exporter, il faut s'internationaliser, se déplacer, il faut aller sur le marché extérieur. Il faut absolument se "frotter " à la concurrence internationale pour envisager d'exporter et même pour envisager de se restructurer à savoir revoir ses méthodes de gestion, ses techniques de production en se comparant à la concurrence internationale. Ces définitions soulevées hier par M. Mohamed Benini, DG de l'Agence algérienne du commerce extérieur, lors de l'émission "L'invité de la rédaction" de la Chaîne III, laisse à penser que le premier marché de l'entreprise, c'est son marché intérieur. Un principe qui fait dire à M. Benini "c'est juste, mais c'est incomplet, attention, le marché intérieur n'est plus un marché distinct du marché international, surtout aujourd'hui, à l'heure de la mondialisation. Nous le voyons de plus en plus en Algérie ; le démantèlement tarifaire, l'ouverture progressive du commerce extérieur, mènent de plus en plus vers une ouverture totale du marché et vers la concurrence totale vis-à-vis de la concurrence extérieure". Il ajoute que lorsqu'une entreprise doit préserver ses parts du marché interne, la seule solution pour elle "c'est de se mettre aux normes internationales, c'est-à-dire de s'internationaliser en connaissant très bien ses concurrents. Pour se mettre en situation compétitive, on doit s'internationaliser". Il affirme dans ce sens que ce n'est pas également le rôle de l'Etat qui doit être mis en évidence, mais aussi "le rôle de l'entreprise elle-même. Elle a pris conscience aujourd'hui, qu'elle est de plus en plus mise à mal par la concurrence extérieure à tort ou à raison". Il indique qu'il y a parfois des concurrences déloyales, de la contrefaçon, de l'informel, mais, dit-il encore, l'entreprise doit prendre conscience également que la compétition est difficile et qu'elle doit s'internationaliser. A savoir se mouvoir à l'international ; et les instruments de soutien de l'Etat y compris pour la mise à niveau permettant d'"avoir un volet d'exportation et un volet international très important nous poussent à prendre conscience que nous sommes dans un processus international, qu'on ne préserve pas ses parts de marché interne exclusivement en s'adressant au consommateur local ; il faut s'adresser au consommateur local comme on s'adresse aux consommateur international, selon les mêmes normes et les mêmes standards de qualité". Il précise que l'ouverture d'un marché à une préférence tarifaire, ne garantit pas forcément un accès au marché. " Nous avons aujourd'hui, un accès au marché pour l'entreprise industrielle sur le marché européen, ce n'est pas pour autant que nous avons développé nos exportations des produits manufacturés parce que nous avons des industries manufacturières diversifiées, mais complètement dépassées par à la concurrence internationale. Et c'est à ce niveau là qu'on doit avoir toujours en tête une stratégie. Et la seule stratégie qui puisse se développer, c'est celle des avantages comparatifs". Il affirme sur cette même question que "nous ne pouvons pas valablement être dans l'excellence dans toutes les branches. Il faut choisir les branches avantageuses par rapport aux autres. Et c'est là le rôle et l'objectif de la stratégie industrielle à savoir déterminer les branches que nous pouvons exploiter dans les normes moyennant une mise à niveau et très souvent un partenariat ou un investissement direct étranger, car l'internationalisation c'est également le partage des compétences, el nous avons besoin de la technologie étrangère". Pour M. Benini, les avantages comparatifs sont évidents. "Nous avons des sources d'énergie, le pétrole et le gaz, les branches de pétrochimie et de chimie. Les autres sources d'énergie comme le solaire, les ressources minières à transformer, les ressources agricoles en nombre et une agriculture qui commence à produire convenablement à des standards de qualité et des rendements acceptables. C'est le moment de les mettre à niveau pour qu'elles puissent se développer spécifiquement dans les branches où il y a un avantage évident", a-t-il conclut.