Invité, jeudi, dans une émission de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a évoqué la gestion déléguée des eaux des wilayas suivantes, à savoir les wilayas d'Alger, Oran, Constantine et d'Annaba, indiquant que le gouvernement n'a pas l'intention de résilier les contrats. Le ministre a précisé qu'il un peu prématuré de parler de résiliation de contrats, "car on nous reproche d'aller vite mais nous exigeons de nos partenaires d'aller vite et bien. Nous les avons mis en demeure car nous avons constaté qu'à l'heure actuelle ils ne vont pas atteindre leurs objectifs. Nous observons et nous gardons toute la vigilance nécessaire. Le citoyen a besoin d'un service à long terme" a-t-il indiqué. Par ailleurs, s'agissant de la société des eaux de Marseille, qui gère les eaux de Constantine, et l'allemand Gelsen Wasser AG en charge des eaux d'Annaba, M. Sellal a déclaré qu'ils ont tous deux reçu des mises en demeure du gouvernement pour respecter les clauses contractuelles relatives à cette gestion. De plus, un audit sera engagé pour évaluer cette gestion. Quant aux français Suez et à l'espagnol Akbar qui gèrent, respectivement, les eaux d'Alger et d'Oran, depuis 2005, ils semblent aller dans le bon sens. Outre cela, la gestion déléguée est une expérience nouvelle ; il ne s'agit aucunement d'une concession et puis il y a une nette amélioration au niveau de la wilaya d'Alger car des nouveaux outils de gestion très modernes ont été introduits. "Nous avons demandé à notre partenaire de consolider cette gestion. Les choses évoluent correctement à Oran", a soutenu le ministre. D'après lui, le projet de gestion déléguée devait concerner au départ 15 wilayas. "Nous nous sommes donnés un temps de réflexion. Nous analysons ce qui se passe dans les quatre grandes villes. Après, on verra s'il faut élargir ce système ou pas", a-t-il expliqué. D'un autre côté, en maintenant le niveau d'investissement actuel dans ce secteur, l'alimentation en eau potable devrait atteindre 185 litres/jour par habitant à l'horizon 2025 et même jusqu'en 2040, et cela, dans le cadre du plan directeur d'aménagement, contre 168 litres/jour actuellement, a indiqué M. Sellal. Quant à la question du transfert de l'eau, le ministre précise que les études préalables pour trois projets ont été finalisées, pour passer aux études d'exécution et ce, pour le transfert de l'eau du Sud vers les Hauts plateaux au-delà de 2014. Afin de contribuer au développement de l'agriculture dans les zones du Sud, le ministre annoncera la création prochaine de filiales de l'Office d'irrigation et de drainage (ONID) qui seront chargées de l'irrigation, de la rationalisation de cette ressource et d'apporter des techniques agricoles nouvelles. Pour conclure, s'agissant de l'utilisation des eaux usées épurées pour l'agriculture qui constitue une garantie pérenne pour ce secteur, elle devraient représenter 800 millions de m3 à l'horizon 2014 et pour lesquelles 40 stations de recyclage sont prévues dans le cadre du prochain plan quinquennal. Pour ce qui est de la gestion déléguée de l'eau, M. Sellal indique que l'Algérienne des eaux (ADE) prendra en charge, avant 2011, la gestion de l'ensemble des communes et ce, grâce à un fonds alimenté à 50% des taxes provenant des forages réalisés par les sociétés pétrolières et industrielles. Pour rappel, l'Algérie, compte actuellement 63 barrages en exploitation dont 21 ont été réalisés durant les dix dernières années en plus des 13 stations de dessalement ? dont deux sont entrées en production. Les capacités en ressources en eau du pays sont estimées à 17,2 milliards de m3, dont 12 milliards de m3 au Nord et 5,2 au Sud.