Les contrats de gestion déléguée des eaux des quatre grandes villes du pays (Alger, Annaba, Oran et Constantine) ne sont pas remis en cause, a assuré jeudi matin le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Le ministre, qui s'exprimait sur les ondes de la chaîne III, a estimé que son département n'a aucune intention, du moins pour le moment, de résilier les contrats conclus avec les sociétés étrangères Suez, Akbar de Barcelone, les Eaux de Marseille et Gelsen Wasser AG. «Il est prématuré de dire que les contrats seront résiliés. On nous reproche de vouloir aller vite. Mais nous exigeons de nos partenaires d'aller vite… et bien. Nous les avons mis en demeure, car nous avons constaté qu'à l'heure actuelle, ils ne vont pas atteindre leurs objectifs. Nous observons et nous gardons toute la vigilance nécessaire», a-t-il affirmé. Trois sociétés étrangères ont été récemment destinatrices de mises en demeure afin d'honorer leurs engagements contractuels sous peine de voir leurs contrats résiliés. Le ministère reproche à ces trois sociétés étrangères des retards dans la réparation des fuites et la réalisation des cartographies dans les villes d'Annaba et de Constantine. Un auditeur externe sera désigné bientôt pour évaluer la gestion avant de soumettre le dossier au gouvernement, seul habilité à reconduire ou non les contrats de gestion déléguée des eaux. La Société des eaux de Marseille, qui gère les eaux de Constantine, et l'allemand Gelsen Wasser AG en charge des eaux d'Annaba, ont reçu des mises en demeure du gouvernement pour respecter les clauses contractuelles relatives à cette gestion. Le français Suez et l'espagnol Akbar qui gèrent, respectivement, les eaux d'Alger et d'Oran (depuis 2005) semblent aller dans le bon sens. «La gestion déléguée est une bonne expérience. Il ne s'agit pas d'une concession. Il y a amélioration au niveau d'Alger. Des outils modernes de gestion ont été introduits. Nous avons demandé à notre partenaire de consolider cette gestion. Les choses évoluent correctement à Oran», précise le ministre. La gestion déléguée des eaux de quatre grandes villes (Alger, Oran, Constantine, Annaba) a été confiée en partenariat avec ces sociétés étrangères. Le groupe français Suez a été désigné en 2005 pour gérer les eaux de la capitale (pour près de 120 millions d'euros). La Société des eaux de Marseille (SEM) a obtenu en 2006 le contrat de gestion pour cinq ans et demi des eaux de Constantine (pour près de 43 millions d'euros). Des «retards ont été accumulés» à Constantine. Toutefois, «des améliorations ont été apportées ces dernières semaines». Des équipes supplémentaires venues de Marseille se sont également déplacées à Constantine «pour combler les retards». Pour ce qui est de la ville de Annaba, la société allemande Gelsen Wasser a été «lente dans la mise en place du système». Elle a décroché, en 2007, le contrat de gestion déléguée des villes de Annaba/ El Tarf (pour une durée de cinq ans) contre 50 millions d'euros environ. Seule la société espagnole, Akbar de Barcelone, chargée de la gestion déléguée de la ville d'Oran pour environ 30 millions d'euros, donne au ministre matière à satisfaction. Selon le ministre, le gouvernement se penchera prochainement sur l'évaluation des 4 contrats avant de prendre toute décision.