La Russie n'écarte pas la possibilité d'imposer des sanctions raisonnables contre l'Iran pour son programme nucléaire, a déclaré jeudi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le porte-parole Andreï Nesterenko a déclaré que la Russie a toujours voulu poursuivre le dialogue pour résoudre le problème nucléaire iranien malgré le peu de progrès atteint à ce jour. Mais si l'impasse continue, la Russie pourrait soutenir l'imposition de nouvelles pressions sur l'Iran en appliquant des sanctions. M. Nesterenko a souligné que ces sanctions doivent être dirigées exclusivement vers la résolution des questions de non prolifération et non vers la suffocation financière et économique de l'Iran. Parlant de la première centrale nucléaire iranienne que la Russie aide à construire à Bouchehr, le porte-parole a déclaré que le gouvernement américain n'a pas besoin de s'inquiéter. D'après M. Nesterenko, la raison est que le projet a été mis en place il y a plus de dix ans et n'a pas affecté les accords russes sur les trois précédentes sanctions contre l'Iran. L'Occident accuse l'Iran de développer secrètement des armes nucléaires sous couvert d'un programme civil, mais l'Iran affirme que son programme nucléaire n'a que des fins pacifiques. La Russie, qui fait savoir depuis longtemps qu'elle préfère résoudre le problème en employant des moyens diplomatiques, se montre de plus en plus frustrée face au refus de l'Iran de coopérer avec la communauté internationale. Notons que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu et l'Allemagne ont discuté mercredi d'une proposition américaine visant à imposer un nouveau train de sanctions à l'Iran en raison de son programme nucléaire, a déclaré un diplomate occidental. La Chine, qui avait refusé pendant des semaines de discuter d'un quatrième train de sanctions contre Téhéran, a participé à la réunion avec des responsables des ministères des Affaires étrangères des autres pays, a rapporté ce diplomate sous le sceau de l'anonymat. Les participants n'ont pu s'entendre sur un projet de résolution prévoyant des sanctions, mais les Chinois ont fait savoir qu'ils étaient prêts à participer à de nouvelles discussions sur des "éléments plus détaillés" de possibles mesures punitives, a-t-il ajouté. De son côté, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a estimé jeudi que les pressions exercées par la communauté internationale sur l'Iran pour qu'il cesse son programme nucléaire ne porteront pas leurs fruits. "Soyez assurés que vos efforts ne porteront pas leurs fruits", a lancé le président iranien à l'adresse des Occidentaux, lors d'un discours prononcé pour l'inauguration d'un barrage dans le sud-ouest de l'Iran, diffusé en direct à la télévision. Les Etats-Unis et plusieurs autres pays comme Israël et la France tentent de faire adopter de nouvelles sanctions contre Téhéran pour qu'il cesse son programme nucléaire, qu'ils soupçonnent de viser le développement d'armement nucléaire. Ce que dément l'Iran.