Après avoir accusé l'Iran de vouloir développer des activités nucléaires à des fins militaires, l'administration américaine tourne un doigt accusateur vers la Syrie. Ainsi, les Etats-Unis ont demandé vendredi à la Syrie de coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur ses "activités nucléaires suspectes". L'AIEA a déclaré dans un rapport rendu public jeudi que des particules d'uranium retrouvées par l'agence sur un site syrien bombardé par Israël en 2007 montre que la Syrie aurait mené des activités liées au nucléaire. "Nous restons préoccupés par l'activité nucléaire syrienne. Ils n'ont pas expliqué ce qui se passait au réacteur Al Kibar. Elle (la Syrie) a refusé de coopérer avec l'AIEA ou de s'expliquer sur l'uranium traité chimiquement retrouvé sur deux sites", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain Philip Crowley. "La présence de telles particules souligne la possibilité d'activités liées au nucléaire sur le site et alimente les interrogations sur la nature du bâtiment détruit", a affirmé le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano, et d'ajouter que Damas devra fournir une "explication satisfaisante" sur l'origine et la présence de ces particules. Cela se passe au moment même où le dossier du nucléaire iranien est dans l'impasse, malgré tous les démentis iraniens. L'Iran ne "croit pas" en l'arme atomique et ne "cherche pas" à s'en doter, a affirmé vendredi le guide suprême iranien Ali Khamenei, qui s'exprimait dans le sud du pays à l'occasion du lancement par l'Iran de son premier destroyer. Les "ennemis" de l'Iran en sont à "répéter des propos absurdes sur la construction d'une arme nucléaire", a-t-il lancé. "Nous avons déjà dit que nos croyances et principes religieux considèrent ce type d'armes comme un symbole de destruction, qui est interdit. Pour cette raison, nous ne croyons pas en la bombe atomique et nous ne cherchons pas à l'obtenir", a ajouté le guide suprême iranien. Pour sa part, la Russie a appelé vendredi l'Iran à être plus coopératif avec la communauté internationale sur son dossier nucléaire. "Téhéran doit coopérer de manière plus active avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et le groupe des Six ( cinq membres parmements du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne), qui devraient avoir plus d'information sur le programme nucléaire iranien", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andrei Nesterenko. "Cela est crucial pour réduire les doutes sur la nature du programme nucléaire iranien", a souligné Nesterenko lors d'un point de presse à Moscou. "La communauté internationale a besoin de savoir avec certitude que le programme nucléaire iranien est pacifique", a affirmé le porte-parole russe. "Bien que le Conseil de sécurité de l'ONU ne travaille pas sur un projet de résolution sur de nouvelles sanctions contre l'Iran pour le moment, nous ne pouvons pas écarter une telle possibilité", a ajouté le porte-parole. Néanmoins, la Russie entend respecter ses engagements et livrer à l'Iran le système de défense antimissiles S-300 commandé par Téhéran. Moscou avait indiqué mercredi que la livraison avait été reportée pour des raisons techniques.