Le Fonds monétaire international (FMI) est "un peu plus optimiste" qu'en janvier pour les perspectives de croissance mondiale, même si la reprise est inégale, déclare son directeur général Dominique Strauss-Kahn. Aussi, l'économie américaine devrait bientôt croître "assez rapidement". "Globalement, nous sommes assurément un peu plus optimistes aujourd'hui que nous l'étions en janvier", a-t-il dit à Reuters, deux semaines avant la publication des nouvelles perspectives économiques mondiales de l'organisation. "L'économie américaine, même si elle a été durement frappée par la crise pourrait se redresser assez rapidement", a déclaré M. Strauss-Kahn devant des étudiants de l'Ecole d'économie de Varsovie. "C'est une économie flexible", a-t-il fait remarquer. "Nous allons voir à quelle vitesse la reprise peut se faire mais je suis plutôt confiant dans le fait que l'économie américaine va bientôt croître assez rapidement", a-t-il déclaré. Le Fonds monétaire international a fortement relevé en janvier sa prévision de croissance 2010 pour les Etats-Unis, à 2,7% contre 1,5% prévus en octobre. M. Strauss-Kahn n'a pas précisé lundi si le FMI allait prochainement revoir à nouveau sa prévision. En janvier, le FMI a fortement relevé ses estimations de croissance mondiale, avec une prévision de 3,9% pour 2010. En octobre, le FMI attendait seulement 3,1% pour cette année. Pour 2011, l'estimation donnée en janvier est d'une croissance de 4,3%. Lundi, Dominique Strauss-Kahn, qui se trouvait en Pologne pour une journée, s'est refusé à donner les nouveaux chiffres du FMI, même pays par pays, faisant valoir qu'ils seraient ajustés en permanence jusqu'à la date prévue de publication. Il a toutefois souligné que certains régions faisaient beaucoup mieux que d'autres. "Il y a des différences", a déclaré l'ancien ministre français des Finances. "C'est une reprise à plusieurs vitesses avec l'Asie d'un côté et l'Europe de l'autre. Au milieu, il y a les Etats-Unis et de nombreux pays d'Amérique latine, qui se comportent plutôt bien dans cette crise. Aussi, la fourchette n'a-t-elle pas changé." Paris a demandé à Berlin de soutenir sa demande intérieure allemande, au motif que la propension allemande à exporter menaçait la compétitivité d'autres pays de la zone euro. L'Allemagne a rétorqué que c'était à l'Europe dans son ensemble d'augmenter sa compétitivité pour corriger le problème. "On ne peut blâmer l'Allemagne d'être plus compétitive (...) mais il est difficile de reprocher aux gens d'avoir des déficits si les déficits viennent du fait qu'on essaie d'avoir un excédent", a-t-il dit.