Le ministre de l'Energie et des Mines,.Chakib Khelil, a affirmé mardi juste avant l'ouverture des travaux du Forum international de l'énergie à Cancun, (Mexique) que le prix actuel du gaz naturel à 4 dollars sur le marché spot, n'était "pas viable" pour les producteurs et que l'Algérie allait proposer une réduction de la production pour le rééquilibrer. "Nous ferons cette recommandation le 19 avril à Oran au Forum des pays exportateurs de gaz", a précisé M. Khelil"Le prix parfait pour le gaz serait celui du baril de pétrole divisé par six. Historiquement, il a été divisé par dix, mais actuellement c'est par vingt, et ce n'est pas viable pour les pays producteurs", a-t-il poursuivi, soulignant que le cours devrait s'établir "à 8 ou 9 dollars". Il indiquera d'ailleurs encore une fois qu'il existait un "surplus" sur le marché mondial de cette matière, gonflé par le défaut des importations américaines, maintenant que les Etats-Unis produisent du gaz non conventionnel, a-t-il expliqué. Il faut dire que le marché mondial du gaz a été complètement bouleversé suite à l'entrée en ligne d'un trouble-fête nommé Gaz non conventionnel ou gaz de Schiste. La production de ce type de gaz est devenue une proportion très importante de la production totale de gaz américaine qui était sur le déclin. Elle a été la cause d'une forte baisse du prix du gaz dans le pays et a affecté de ce fait la rentabilité des mégaprojets du Golfe persique et de leurs usines de liquéfaction très coûteuses. Aussi, les inquiétudes à propos de la menace que représentent les gaz non conventionnels ne cessent de grandir chez les grands producteurs de gaz naturel. L'Algérie et la Russie affichent certaines appréhensions. C'est dans ce contexte justement que le géant russe Gazprom s'est dit inquiet de perdre des marchés à cause de la hausse inattendue de la production gazière aux Etats-Unis, favorisée par de nouvelles techniques d'extraction. Aussi, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a affirmé, récemment, que les contrats d'exportation de gaz naturel à long terme des pays producteurs "sont confrontés à une réelle menace" et que le Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) devrait réagir aux mutations du marché gazier mondial. M. Khelil a expliqué que le marché mondial du gaz a connu de grands changements en une courte période, ajoutant qu'actuellement, ''l'offre dépasse la demande et les prix du gaz dans les marchés des contrats spot et à terme ont reculé à de faibles niveaux, et une menace réelle existe pour les contrats d'exportation de gaz à long terme". Il convient de signaler que le gaz non conventionnel représente à peine 4 % des réserves mondiales de gaz, selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais il a assuré 12 % des volumes produits dans le monde l'an dernier. En 2030, le gaz non conventionnel devrait représenter près de 60 % de la production américaine de gaz, contre à peine 30% en 2000, selon l'AIE. Le marché spot de GNL enregistre depuis 2009 une baisse importante des prix en raison de la hausse inattendue de la production gazière aux Etats-Unis, grand consommateur de cette énergie, favorisée par de nouvelles techniques d'extraction. En décembre, le secrétaire général du forum, le Russe Leonid Bokhanovski, avait démenti que l'organisation allait se transformer en cartel sur le modèle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Les principaux pays exportateurs de gaz s'étaient dotés, en décembre 2008, d'une organisation officielle, alors que les pays consommateurs redoutent qu'une telle structure n'influe sur les prix. Mais la donne semble changer. Notons que le Fpeg réunit 11 pays membres, dont la Russie, premier producteur mondial de gaz, l'Iran et le Qatar qui à eux trois totalisent environ 60% des réserves mondiales. Trois autres pays ont le statut d'observateurs, dont le Kazakhstan et la Norvège.