Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, présent au Forum international de l'énergie (IEF), tenu les 30 et 31 mars à Cancun, Mexique, a jugé que la spéculation est «un facteur d'instabilité» des marchés énergétiques et qu'elle «affecte» les prix. Elle entraîne des «contraintes» pour l'investissement et le développement des ressources pétrolières et gazières. Il a également indiqué que cette instabilité est illustrée par les «surplus» de capacités de production et par une «pression» à la baisse sur les prix. Que faire dans pareille situation du marché gazier ? Le Forum de Cancun s'est terminée par une déclaration adoptée à l'unanimité, visant à «renforcer le dialogue» entre producteurs et consommateurs (...) pour réduire l'instabilité des marchés de l'énergie. Elle énonce que les marchés de l'énergie «doivent être aussi transparents que possible» et que de «meilleures informations» doivent permettre une meilleure compréhension du comportement des prix et «des réactions de régulation appropriées». Aujourd'hui, le constat est que les marchés de l'énergie sont encore sous le coup du «yo-yo» des prix depuis la dernière réunion du Forum en 2008 : record à la hausse à 147 dollars le baril, puis chute à 32 dollars durant la crise économique mondiale et rétablissement autour de 80 dollars actuellement. Le cours a échappé à tout contrôle fin 2008 en raison de la spéculation. Pour stimuler la «transparence» et la «solidarité énergétique», les acteurs participant à la réunion mexicaine ont décidé de rédiger une «charte» qui encadrera le dialogue producteurs-consommateurs. Son texte doit être rédigé d'ici un an et approuvé par les ministres des pays gaziers. La déclaration de Cancun en question est «très importante», c'est un «signal fort», a souligné le vice-ministre britannique de l'Energie et du changement climatique Philip Hunt, cité par des agences de presse. Les producteurs de gaz naturel ont manifesté à Cancun leur volonté de revaloriser les cours du gaz. Et l'Algérie va recommander en ce sens une réduction de la production. Elle va le faire le 19 avril à Oran, au Forum des pays exportateurs de gaz, car le prix actuel, quatre dollars sur le marché spot, «n'est pas viable». C'est le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui le souligne. Le niveau actuel du prix du brut convient aux producteurs comme aux consommateurs, mais sa stabilité n'est pas garantie, en raison de l'incertitude sur la reprise économique et des troubles dans des pays producteurs comme l'Iran, l'Irak ou le Nigeria. Les participants à ce forum étaient unanimes sur le besoin de développer les énergies nouvelles, mais aussi sur l'évidence que le pétrole et le gaz continueront de dominer le marché pendant des dizaines d'années. Y. S.