Le plus grand rendez-vous mondial du secteur de l'énergie a appelé hier les pays producteurs et consommateurs à stabiliser les prix du pétrole brut, qui ont affolé les marchés depuis deux ans, en faisant preuve de "transparence" et de "solidarité énergétique". La déclaration finale du Forum international de l'énergie (IEF), réuni depuis mardi à Cancun (Mexique), ne prendra certes pas un "engagement" formel sur un prix du brut, mais marquera "une amélioration du dialogue entre producteurs et consommateurs", a déclaré mardi soir le secrétaire général de l'OPEP, le Libyen Abdallah Salem El Badri. "Cela nous encouragera dans nos efforts pour contrer ces influences extérieures, comme le marché financier, comme la spéculation, causes principales des prix élevés que nous avons vus en 2008", a ajouté le dirigeant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, lors d'un point de presse en marge du Forum. La déclaration des ministres des pays producteurs et consommateurs de 90% de l'énergie mondiale est attendue vers 18h00 GMT. Mais dès avant son ouverture, mardi, le Forum avait désigné son objectif: réduire la "volatilité" (instabilité) des prix du brut. Les marchés sont encore sous le coup du "yo-yo" des prix depuis la dernière réunion de l'IEF en 2008: un record à la hausse à 147 dollars le baril avant une chute à 32 dollars au plus fort de la crise économique mondiale, puis un rétablissement autour de 80 dollars. Les producteurs de gaz naturel, de leur côté, ont manifesté à Cancun leur volonté d'une revalorisation de son cours. Le prix actuel à 4 dollars sur le marché spot "n'est pas viable" pour les producteurs et l'Algérie va recommander une réduction de la production "le 19 avril à Oran, au Forum des pays exportateurs de gaz", a déclaré mardi à la presse le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Notons que les cours du pétrole progressaient légèrement hier, après des chiffres encourageants sur l'état des stocks pétroliers américains avant les chiffres du ministère de d'Energie, mais le marché restait prudent avant le rapport mensuel sur l'emploi américain attendu vendredi. Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 49 cents à 81,77 dollars par rapport à la clôture de lundi sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance, prenait 55 cents à 82,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les stocks pétroliers américains auraient moins progressé que prévu la semaine dernière selon une étude de la fédération professionnelle API (Americain Petroleum Institute). Le rapport publié mardi estime que les stocks de brut ont progressé de seulement 420'000 barils, contre un bond de 2,4 millions de barils (mb) attendu. Selon l'API, les stocks d'essence et de distillats ont cependant baissé moins que prévu, de respectivement 946'000 barils et d'un million de barils. Le marché attendait désormais la publication mercredi du rapport hebdomadaire du Département américain de l'énergie (DoE). Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les stocks de brut auraient progressé de 2,1 millions de barils la semaine achevée le 26 mars, après leur bond énorme de 7,3 mb la semaine précédente. Les analystes s'attendent toutefois à ce que la décrue des stocks de produits pétroliers se poursuive : selon eux, les réserves d'essence auraient perdu 1,3 mb, celles de distillats 1,5 mb. Par ailleurs, "la fin du trimestre, un long week-end (pour les fêtes de Pâques, ndlr), et la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis font que le marché reste prudent et sans volume", commentaient les analystes du cabinet PVM. Les opérateurs espèrent qu'une embellie sur le marché de l'emploi américain se traduira par un rebond sensible de la demande d'énergie. Ils ne pourront cependant réagir à ces statistiques que la semaine prochaine, le marché étant fermé vendredi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.