Le marché du gaz a été ébranlé par le développement de l'exploitation des réserves de gaz conventionnel aux Etats-Unis. L'Algérie va proposer à Oran une réduction de la production du gaz lorsqu'elle va accueillir la session du Forum des pays exportateurs de gaz le 19 avril prochain. Le Forum international de l'énergie a été l'occasion pour le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, de poser le problème du recul du prix du gaz sur le marché spot. Si les prix du pétrole sont « bons », comme l'ont déclaré plusieurs ministres des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, le marché du gaz a été ébranlé par le développement de l'exploitation des réserves de gaz conventionnel aux Etats-Unis. Dans une déclaration à la presse, faite mardi à Cancun au Mexique, ville qui abrite le Forum international de l'énergie, le ministre algérien a estimé que le prix actuel du pétrole brut, autour de 80 dollars, convient au marché et semble être accepté pour une période de six mois ou même une année. Mais le prix du gaz naturel à 4 dollars sur le marché spot n'est pas viable pour les producteurs, a indiqué le ministre. Pour cela, l'Algérie va recommander une réduction de la production pour le rééquilibrer. « Nous ferons cette recommandation le 19 avril au Forum des pays exportateurs de gaz », a annoncé le ministre devant la presse. L'Algérie préside pendant cette année 2010 le Forum des pays exportateurs de gaz et la dixième session de ce forum doit avoir lieu le 19 avril à Oran. Pour le ministre, « le prix idéal pour le gaz serait celui du baril de pétrole divisé par six. Historiquement, il a été divisé par dix, mais actuellement c'est par vingt, et ce n'est pas viable pour les pays producteurs », ajoutant que le prix devrait être de 8 ou 9 dollars et qu'actuellement, il existe un surplus sur le marché mondial du gaz qui a été gonflé par la baisse des importations américaines, vu que les Etats-Unis produisent du gaz non conventionnel. Pour revenir à la 12e réunion ministérielle du Forum international de l'énergie (IEF) qui a eu lieu durant deux jours à Cancun au Mexique, mardi et mercredi, la rencontre a regroupé les ministres et responsables de 64 pays entre pays producteurs et consommateurs. Ces travaux étaient orientés vers la maîtrise de la volatilité des cours du pétrole. Le ton avait été donné par le secrétaire général de l'Opep, le Libyen Abdallah El Badri, qui a estimé qu'il fallait travailler dur pour réduire la volatilité des cours du pétrole. L'année 2008 a été historique puisque les cours du pétrole ont connu une hausse à près de 147 dollars le baril en juillet et une baisse à 32 dollars le baril en décembre à cause de la crise économique mondiale. Plusieurs organisations importantes participent au Forum international de l'énergie comme l'Opep, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ou l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Selon le secrétaire général de l'Opep, les Etats-Unis ont mis en œuvre une politique de stabilisation qui vise à éliminer la volatilité et la spéculation à grande échelle. C'est ce qui explique une certaine stabilité des cours du pétrole actuellement entre 70 et 80 dollars le baril. De son côté, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie, le Japonais Nobuo Tanaka, a évoqué la mise en place en commun avec l'Opep d'un calendrier d'action dans la déclaration ministérielle finale. Hier, dans la matinée, les prix du pétrole étaient à 82,92 dollars le baril à New York et à 81,77 dollars à Londres.