Taghit l'ensorceleuse, Taghit l'accueillante, la généreuse ne sera pas dans les bras de l'oubli. Située à la limite ouest du Grand erg occidental, une étude pour la protection et la mise en valeur de son patrimoine préhistorique sera lancée cette année, selon la direction de la culture. Cette région saharienne dans la wilaya de Béchar appartenait à l'ensemble Sahara Nord occidental à fort potentiel de diversité biologique endémique. Lieu d'implantation humaine très ancien, elle possède un riche savoir populaire en matière de diversité biologique et de pratiques pastorales et agricoles traditionnelles. Pour protéger ses gravures rupestres qui ont été bafouées par les mains des hommes, un montant de 10 millions de dinars a été consacré pour l'élaboration de cette étude technique, a précisé le directeur de la culture Abdelkrim Benkihel. La région de Taghit recèle un patrimoine préhistorique d'une grande importance, notamment avec ses sept stations de gravures rupestres, un précieux trésor patrimonial dont les dessins remontent à plus de 40 mille ans. Ces dessins localisés au niveau de ces stations qui s'étalent sur plus de 90 km tout au long de la vallée de la Saoura, mettent en évidence la vie quotidienne des hommes primitifs et plusieurs espèces animales, d'où l'utilité d'une étude pour la mise en place des moyens de protection de ces stations. Deux opérations, à savoir l'inventaire des biens culturels immobiliers et la création d'une banque de données des biens culturels immatériels de la wilaya de Béchar, ont été entamées et ce, dans le cadre des efforts consentis pour la protection de ce patrimoine. Ces deux opérations en cours de réalisation avec une enveloppe financière de 10 millions de dinars dégagée au titre des projets soutenus et financés par le programme spécial Sud, permettront une meilleure connaissance de l'ensemble des composantes du patrimoine matériel et immatériel de la wilaya, et constitueront une source d'informations pour les chercheurs et autres institutions concernées, a précisé le directeur de la culture de la wilaya de Béchar. Il faut dire que cet Erg extraordinaire compte environ une population de 8.000 habitants dont 2000 nomades et 6.000 sédentaires pour la plupart résidant dans l'oasis de Taghit. Grâce à ses paysages naturels et ses richesses culturelles et archéologiques, la région de Taghit possède un fort potentiel touristique. Faune et flore de la région Plusieurs espèces animales propres aux régions sahariennes sont signalées dans la région. Certaines ont un intérêt global : les gazelles dorcas et leptocère (Gazella dorcas et G. leptoceros) sont menacées et figurent sur la liste rouge de l'UICN, le hérisson d'Algérie et le hérisson du désert (Aethechinus algirus et Paraechinus aethiopicus ssp. deserti), le zorille de Libye (Poecilictis libyca), l'écureuil de Barbarie (Atlantoxerus getulus). D'autres espèces d'importance mondiale ont disparu récemment : le guépard (Acinomyx jubatus) n'a pas été observé depuis plus de 20 ans, l'autruche et les grandes antilopes ont été exterminées dans les années 1950 par des chasses abusives. Les oasis et les points d'eau naturels sont des lieux de passage nécessaires pour l'avifaune migratrice d'importance mondiale. La pollution due aux eaux résiduaires est la menace principale à la biodiversité dans la réserve du Taghit. C'est un effet néfaste sur la biodiversité locale de la réserve menant à l'invasion de faune et de la flore non endémique, qui ont éventuellement remplacé la biodiversité locale et endémique dans l'Oasis. De plus, de sévères pertes économiques ont affecté les propriétaires des palmeraies qui ont dû compenser leurs pertes financières par l'utilisation des ressources naturelles de la réserve. La région agricole d'El Aouinat (Taghit) est aussi touchée par le même phénomène où des pratiques agricoles très faibles ont causé la perte de fertilité des terres forçant 30% des fermiers à quitter leurs lieux et les terres sont aujourd'hui exposées à l'érosion. La régression du secteur du tourisme a eu un impact conséquent sur l'artisanat local qui ne peut plus être commercialisé du fait du manque de canaux de distribution. Utilisant des ressources hors FEM, le projet doit susciter l'installation d'un fonds de traitement des eaux usées, d'une valeur de 588,000 $US. Il concerne la palmeraie de Taghit. Le projet travaillera en synergie avec les projets du gouvernement concernant la réhabilitation des oasis, fermes agricoles, lutte contre la désertification dans le Taghit, afin de promouvoir la planification de l'utilisation des terres, assurant que l'expression agricole n'aura lieu que sur la base de la biodiversité et de la durabilité. Le projet soutiendra aussi la production artisanale traditionnelle et le développement des capacités de l'éducation écologique, du tourisme et du centre de décision dans le Taghit pour leur promotion durable.