La Chine a été invitée à examiner la possibilité d'adoption des pratiques bancaires de la finance islamique pour stimuler le commerce avec le monde arabo-musulman. La Chine est déjà le premier partenaire commercial de la région mais les économistes et experts de l'industrie affirment que cette situation peut être considérablement améliorée. "L'essentiel des fonds de la finance islamique vient des pays du Golfe et ces nations riches en pétrole préfèrent les instruments bancaires islamiques, (...) il y a un énorme potentiel pour la croissance et les affaires", a estimé Wajdi Makhamreh, P-DG de Noor Investments, une société de courtage basée à Amman. "Il y a un besoin terrible de réseautage entre les banques chinoises et leurs homologues (du monde) arabo-musulman pour coopérer dans l'introduction des instruments de la finance islamique", a confié Makhamreh à Xinhua. Faeq Hjazin, économiste et expert du secteur de la finance islamique, a indiqué que "Si les banques et investisseurs chinois adoptent des instruments bancaires islamiques, ils aideront leur pays à accroître les échanges commerciaux avec le monde arabo- musulman à un rythme plus rapide". Les experts estiment que la Chine pourrait jouer un rôle plus important dans la région et accroître son implication dans des méga-projets dans le monde arabo-musulman une fois qu'elle commencera à offrir des produits bancaires islamiques. Fouad M. Alaeddin, partenaire exécutif du Moyen-Orient et directeur des marchés à Pricewaterhousecoopers, a déclaré que le potentiel de croissance du secteur était énorme. Les experts ont affirmé que le retour sur investissement dans le secteur bancaire islamique est durable et lucratif puisqu'il est moins risquant que la finance conventionnelle. "Les banques islamiques reposent sur de véritables nantissements. Elles ne comptent pas sur les dettes et elles ne traitent pas avec les fonds spéculatifs et leurs produits dérivés ainsi que les autres instruments financiers toxiques qui ont causé la crise financière mondiale", a expliqué Makhamreh. "C'est la raison pour laquelle elles ont été les moins affectées", a-t-il ajouté. Hjazin a estimé que la Chine pourrait tirer profit en menant une réflexion sur les techniques bancaires islamiques puisque celles-ci étaient préférées par un milliard de musulmans à travers le monde. Notons que selon un récent rapport de l'agence de notation Standard and Poor's (S&P), la finance islamique, qui a bien résisté à la crise financière mondiale, devrait maintenir sa croissance soutenue en 2010. "La finance islamique devrait poursuivre sa croissance soutenue en 2010" grâce aussi à une à une diversification géographique renforcée, selon l'agence, qui évalue à environ 1.000 milliards de dollars l'ensemble des actifs gérés par les institutions financières islamiques. Il faut dire que la finance islamique promeut l'investissement dans des actifs tangibles : les investissements doivent être adossés à des actifs réels. Au-delà de ce premier critère discriminant, les financiers musulmans ne dérogent pas à une règle d'or : le banquier n'est pas prêteur mais co-investisseur et donc partenaire du projet financé. Ses revenus correspondront à une quote-part des résultats issus du projet financé.