Intégration économique ou politique d'abord? Les Etats du Maghreb n'ont réussi leur intégration ni dans le domaine économique, ni dans celui de la politique dans toutes ses dimensions. Par quoi commencer en fait? Vers quel espace géopolitique se tourner, quand on sait que depuis longtemps, le Maroc s'est tourné vers l'Europe pour formuler sa demande d'intégration, au moins sur le plan économique comme base de départ en attendant mieux…. Pourrions-nous dire que cette fois, tant dans le monde arabe qu'en Afrique, au moins cette fois, soient définitivement tranchés les arbitrages autour du pouvoir, et que les rapports d'opinion supplantent les rapports de force? Pourrons-nous dire que cette fois, les pays qui étaient incapables de s'entendre entre eux pour se rapprocher et se retrouver autour d'une identité régionale vont enfin trouver une compensation en parvenant à se donner une identité continentale ? Peut-être serait-il plus sage de ne pas trop anticiper sur le long terme pour donner une chance à ces rapprochements bien qu'il faille se rendre à l'évidence que rien de politique, de culturel, de religieux, d'économique n'a pu, pour le moment, donner une identité africaine aux cinq pays qui constituent l'Afrique du Nord, mais qui se tournent exclusivement vers le monde arabe en créant un ensemble régional appelé UMA, le A ne désignant pas l'Afrique. Par contre, quand il s'agit de l'Afrique, ces pays n'omettent pas leur appartenance à un ensemble plus vaste qu'est l'Union Africaine. Or, à l'échelle africaine, les rapprochements ont tendance à privilégier la région sur le modèle de la Cédéao. Cinq Etats dont le nôtre auxquels se joint un Etat en pointillé pour le moment, à savoir la Rasd, sont pris dans une oscillation permanente entre leur appartenance politique, culturelle et même identitaire au Maghreb arabe et à l'Afrique du Nord, ceci pour parler d'identité régionale. Il est cependant vrai qu'en terme d'appartenance, jamais officiellement ou même officieusement, fut rappelée aux sommets de ces Etats leur appartenance à un ensemble régional appelé Afrique du Nord. Quelle identité politique pour les pays qui sont à l'intersection entre le monde arabe représenté par la Ligue arabe et l'Union Africaine ? Les cinq pays plus la Rasd semblent donner plus d'importance à leur appartenance au monde arabe qu'à la Ligue arabe. On peut tout de même se demander s'ils ne sont pas " perdus " sur le chemin de la recherche de leur identité sachant que les pays de la Ligue arabe et les pays de l'Union Africaine ne poursuivent pas un projet commun d'intégration. Quand la Ligue arabe se réunit, il n'en sort pas de projet unificateur à terme. Les pays africains semblent quand même être allés plus loin sur la recherche de leur cohérence par rapport à l'UA, mais l'impossible maîtrise des facteurs déclenchant les conflits autour des enjeux de pouvoir diffère ou retarde à chaque fois l'avancée réelle sur le chemin de l'Union. Quand Les pays africains se réunissent, il apparaît que c'est une évidence, malgré la noblesse de l'objectif de l'Union, qu'il est vraiment prématuré de parler d'Union, là où pour le moment il faudrait parler de rapprochement. Un atout que le contrôle par les pairs ? L'examen ne porte pas sur ce qui a été fait de l'argent disponible, mais par contre concerne seulement le programme national de chaque pays qui subit l'examen pour voir s'il a réussi à atteindre les objectifs fixés. Cela se passe dans le cadre de la bonne gouvernance adoptée par l'UA. La bonne gouvernance ne concerne pas que les chantiers et le contrôle de leur avancement. Les indices humains font partie des critères à évaluer dans le cadre à cette bonne gouvernance, car à quoi bon déclarer que le pays est bien gouverné si les peuples africains sont constamment concernés par les implications des insécurités dues à la lutte interne pour le pouvoir, que cela soit pour y rester ou pour y accéder.