La Commission européenne a décidé, le 2 mars dernier, d'allouer un montant total de 5,7 milliards d'euros pour financer des projets de réformes politiques et économiques ainsi que des projets de coopération régionale dans les dix-sept pays bénéficiaires de l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) au cours des trois prochaines années (2011-2013). En effet, le montant global a augmenté par rapport à la première période d'existence de l'instrument quand l'IEVP avait été doté de 5,8 milliards d'euros, mais pour une période de quatre années (2007-2010). Tandis que dans la nouvelle programmation, un accent particulier a été mis sur des projets de coopération interrégionale qui se tailleront la part du lion du budget (758 millions d'euros). Sur le plan individuel, le Maroc, l'Ukraine et l'Egypte seront les principaux bénéficiaires. Selon l'Agence Europe qui s'appuie sur des informations en provenance de sources bien informées, les autorités russes ont en effet informé la Commission qu'elles n'ont plus besoin d'une assistance classique telle qu'elle est prévue par l'IEVP. Par ailleurs, la Commission a adopté ce même jour 16 programmes parmi les 19 qui seront financés d'ici 2011 pour un montant de 4,2 milliards d'euros pour les trois années à venir, à savoir : l'Algérie pour 172 millions d'euros; l'Arménie pour 157,3 millions; l'Azerbaïdjan pour 122,5 millions; l'Egypte pour 449,3 millions; 'Israël pour 6 millions; la Jordanie pour 223 millions ; le Liban pour 60 millions; la Moldavie pour 273,1 millions; le Maroc pour 580,5 millions ; la Syrie pour 129 millions; la Tunisie pour 240 millions ; l'Ukraine pour 470,1 millions. Outre, d'autres nouveaux programmes s'y ajoutent encore, notamment le programme de coopération à l'est qui est doté de 262,3 millions d'euros, pour soutenir le Partenariat oriental lancé en mai 2009; le programme interrégional qui est doté de 757,7 millions d'euros, pour promouvoir des investissements dans les domaines du transport, de l'énergie et de l'environnement. Ce programme financera aussi des échanges d'étudiants, des projets de coopération culturelle entre universités et des coopérations entre autorités locales de pays voisins à l'est et au sud. Ainsi que les programmes qui sont en préparation, qui devront se partager un budget de 1,5 milliard d'euros, soit le programme multilatéral pour soutenir l'Union pour la Méditerranée (UPM). Pour sa part, Mme. Catherine Ashton, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, en sa qualité de vice-présidente de la Commission européenne, a défendu l'augmentation du budget pour la politique de voisinage. "Nous offrons aux pays voisins l'association politique et l'intégration économique", a-t-elle déclaré. Selon Stefan Füle, le commissaire à l'élargissement, les coûts d'une instabilité politique permanente et d'une détérioration de la situation économique dans le voisinage de l'Union seraient encore beaucoup plus élevés. Ceci dit, il est à noter que d'autres instruments et fonds communautaires sont également mobilisés pour intervenir dans ces mêmes pays comme l'Instrument de stabilité, ou les instruments de l'action extérieure de l'Union d'une autre nature tels que ceux qui permettent le déploiement de missions civiles ou militaires. Enfin, certains de ces pays ont passé avec l'Union des accords sectoriels bilatéraux qui leur permettent de prendre part aux programmes communautaires moyennant une contribution nationale qui leur ouvre le droit à tirer parti des résultats obtenus à la faveur de ces programmes, conformément aux dispositions idoines de ces programmes et aux termes des accords de propriété intellectuelle et/ou de consortium.