Le montant global a augmenté par rapport à la première période d'existence de l'instrument quand l'IEVP avait été doté de 5,8 milliards d'euros, mais pour une période de quatre années (2007-2010). Dans la nouvelle programmation, un accent particulier a été mis sur des projets de coopération interrégionale qui se tailleront la part du lion du budget (758 millions d'euros). Sur le plan individuel, le Maroc, l'Ukraine et l'Egypte seront les principaux bénéficiaires (voir chiffres ci-dessous). La Lybie est incluse pour la première fois dans le financement avec un programme national individuel doté de 60 millions d'euros. En revanche, la Russie ne dispose plus d'un programme national spécifique mais continuera encore à bénéficier de fonds provenant de l'IEVP (45 millions d'euros au cours des trois prochaines années) dans le cadre de projets interrégionaux. Selon l'Agence Europe qui s'appuie sur des informations en provenance de sources bien informées, les autorités russes ont en effet informé la Commission « qu'elles n'ont plus besoin d'une assistance classique « telle qu'elle est prévue par l'IEVP. La Commission a adopté ce même jour 16 des 19 programmes qui seront financés d'ici 2011 pour un montant de 4,2 milliards d'euros pour les trois années à venir, à savoir : Algérie (172 millions d'euros) ; Arménie (157,3 millions) ; Azerbaïdjan (122,5 millions) ; Egypte (449,3 millions) ; Israël (6 millions) ; Jordanie (223 millions) ; Liban (60 millions) ; Moldova (273,1 millions) ; Maroc (580,5 millions) ; Syrie (129 millions) ; Tunisie (240 millions) ; Ukraine (470,1 millions). A cela s'ajoutent encore, un nouveau programme de coopération à l'est, doté de 262,3 millions d'euros, pour soutenir le Partenariat oriental lancé en mai 2009 ; et un nouveau programme Interrégional, doté de 757, 7 millions d'euros, pour promouvoir des investissements dans les domaines du transport, de l'énergie et de l'environnement. Ce programme financera aussi des échanges d'étudiants, des projets de coopération culturelle entre universités et des coopérations entre autorités locales de pays voisins à l'est et au sud. Trois programmes sont encore en préparation (ils devront se partager un budget de 1,5 milliard d'euros) : le programme multilatéral pour soutenir l'Union pour la Méditerranée (UPM), le programme pour la coopération transfrontalière, et le programme national pour le BELARUS (des négociations sont en cours pour permettre le financement de ce programme par l'IEVP). Mme Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré à ce sujet: «Nous souhaitons coopérer davantage avec nos voisins et démontrer que l'UE demeure un partenaire solide et fiable malgré la période difficile que nous traversons. Nous offrons à nos partenaires des liens plus forts en matière d'association politique et d'intégration économique, adaptés à leurs souhaits et à leurs capacités. L'augmentation des financements de l'UE est un moyen important pour atteindre ces objectifs». M. Stefan Füle, commissaire chargé de l'élargissement et de la politique européenne de voisinage (PEV), a ajouté: «Si nous voulons que la politique européenne de voisinage soit un succès, nous devons nous en donner les moyens grâce à une plus grande mobilité des personnes, davantage d'échanges commerciaux et une aide accrue. Tout cela à un coût. Toutefois, je pense qu'il sera encore plus élevé si nous devons gérer les conséquences de performances économiques médiocres, de l'instabilité et de conflits dans notre propre voisinage». Il est à noter que d'autres instruments et fonds communautaires sont également mobilisés pour intervenir dans ces mêmes pays comme l'Instrument de stabilité, ou les instruments de l'action extérieure de l'Union d'une autre nature, tels que ceux qui permettent le déploiement de missions civiles ou militaires au titre de la PESC et/ou de la PSDC, par exemple. La politique européenne de voisinage (PEV) que l'UE élabore depuis 2004 va au-delà de la simple coopération politique et couvre des aspects comme l'intégration économique, ainsi que le soutien aux réformes visant à stimuler le développement économique et social. Cette relation privilégiée repose sur des valeurs et des intérêts communs (démocratie et droits de l'homme, État de droit, bonne gouvernance, principes d'économie de marché et développement durable). Pour rappel, l'Algérie a toujours refusé de s'inscrire du moins dans l'immédiat dans ce nouvel instrument proposé par l'Union européenne à ses voisins. L'Algérie s'est montrée assez réservée à l'égard de la Politique européenne de voisinage (PEV) et a clairement indiqué sa volonté de s'en tenir, à ce stade, à la mise en œuvre de l'accord d'association.