Le gouvernement équatorien va soumettre une proposition de loi prévoyant la nationalisation du secteur pétrolier si les entreprises concernées ne signent pas de nouveaux contrats laissant plus de contrôle à l'Etat, a prévenu samedi le président Rafael Correa. Quito veut que les groupes pétroliers renoncent à leurs accords de partage des bénéfices et deviennent des prestataires de services, mais les négociations en ce sens progressent lentement. "Nous allons demander une loi à l'Assemblée qui me permette d'exproprier les champs pétroliers si ces sociétés pétrolières ne veulent pas signer les nouveaux contrats de prestation de services", a déclaré le chef de l'Etat dans son intervention hebdomadaire sur ses activités. "Chaque jour qui passe, des millions de dollars vont à ces entreprises alors qu'ils devraient revenir à l'Etat équatorien", a dénoncé Correa lors d'une allocution télévisée. "Nous allons demander une loi à l'Assemblée qui me permette d'exproprier les champs pétroliers si ces sociétés pétrolières ne veulent pas signer les nouveaux contrats de prestation de services", a déclaré le chef de l'Etat dans son intervention hebdomadaire sur ses activités. "Ma patience est à bout. Nous allons envoyer au Congrès un projet de loi autorisant l'expropriation des champs pétrolifères si les entreprises refusent de signer les nouveaux contrats." L'espagnol Repsol, le brésilien Petrobras, le chinois Andes Petroleum et l'italien Eni sont présents en Equateur. Le gouvernement équatorien a eu ces dernières années plusieurs conflits avec des compagnies pétrolières étrangères, comme la française Perenco ou l'américaine Oxy, dont il dénonce les termes des contrats qu'il souhaite renégocier. Accusant les sociétés de "jouer avec nous", M. Correa a assuré avoir perdu patience et promis "des actes très importants dans les prochaines semaines". "Je n'ai aucune considération pour ces compagnies qui ont abusé du pays", a-t-il lancé. L'Equateur, dont le pétrole est la principale source de devises, est le plus petit membre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), avec une production de 486 000 barils par jour en 2009, selon des données officielles. Sur les deux premiers mois de 2010, le chiffre a été de 466.000 barils par jour, dont 41% extraits par des sociétés étrangères.