L'économiste Rafael Correa a pris officiellement, hier, la présidence de l'Equateur après avoir annoncé qu'il rejoignait en Amérique latine le camp anti-américain mené par le Vénézuélien Hugo Chavez. M. Correa, 43 ans, formé en Europe et aux Etats-Unis, assumera pendant quatre ans ses fonctions de chef de l'Etat dès lundi matin à Quito après une cérémonie d'investiture devant le Congrès et un parterre d'une douzaine de présidents. Tous les principaux représentants du socialisme en Amérique du Sud, dont “son ami” le président Chavez, ses homologues bolivien Evo Morales, chilienne Michelle Bachelet, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, et nicaraguayen Daniel Ortega seront présents. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a fait également le déplacement, dans un contexte de crise avec les Etats-Unis. Se basant sur le principe du “respect mutuel”, Rafael Correa a annoncé une série de mesures contre les Etats-Unis, pays qu'il a à plusieurs reprises qualifié “d'hégémonique”. Faisant écho à son allié vénézuélien, M. Correa a averti qu'il rejetterait tout traité de libre-échange avec les Etats-Unis. Il a aussi annoncé qu'il ne prolongerait pas en 2009 l'accord de 1999 permettant à Washington de bénéficier d'une base militaire sur le sol équatorien, à Manta, tête de pont de sa lutte contre la drogue dans le Pacifique, également utilisée contre la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC-marxiste). Les multinationales pétrolières qui opèrent en Equateur, 5e producteur d'Amérique latine, sont également préoccupées par sa décision de modifier les contrats afin de réduire leurs bénéfices.