Alliance n L'Equateur, la Bolivie et le Venezuela ressoudent leurs rangs, tandis que le chef de l'Etat équatorien promettait de «radicaliser» encore sa révolution. «Nous ne changerons pas de cap, au contraire, nous allons radicaliser et approfondir notre révolution citoyenne», a affirmé Rafael Correa lors d'un discours à l'occasion de la cérémonie marquant l'indépendance de son pays, gagnée face aux Espagnols en 1822. Etaient aussi invités, dans la capitale équatorienne, Quito, Hugo Chavez et Evo Morales, qui avaient scellé, deux ans plus tôt, leur alliance avec lui lors d'une réunion que la presse avait qualifiée de «Trinité socialiste». Les trois chefs d'Etat sont partisans du «socialisme du XXIe siècle», impliquant notamment une plus grande mainmise de l'Etat sur l'économie et des programmes sociaux. S'ils divergent sur certains points, ils partagent une méfiance à l'égard des Etats-Unis et la volonté de rapprochement avec l'Iran ou encore la Russie. Leur réunion intervient notamment alors que Quito et Caracas affrontent des difficultés budgétaires liées à l'effondrement, en 2008, des cours du pétrole, principale ressource de l'Equateur et du Venezuela. Dans les faits, Rafael Correa et Hugo Chavez cherchent aussi à resserrer les liens entre leurs pays, tous deux membres de l'Opep, notamment en matière de coopération énergétique. Chavez est arrivé à cette réunion en pleine vague de nationalisations dans son pays et a considéré que «la crise mondiale devait les obliger à presser le pas». «Le chemin s'ouvre vers la construction d'un monde nouveau... pour nous, c'est le socialisme», a déclaré Hugo Chavez. Evo Morales a, pour sa part, annoncé qu'il n'écartait pas de poursuivre devant la justice militaire les séparatistes de son pays qui mettraient en danger son gouvernement, un mois après avoir affirmé qu'il avait déjoué un complot le visant. Il a rappelé à Quito que l'opposition, cherchait à «préparer quelque chose» pour lui barrer la route lors de l'élection présidentielle du 6 décembre, prochain, où il aspire à être réélu jusqu'en 2015. Au nom de la défense de ce projet socialiste, les trois leaders ont également désigné un ennemi commun : «la presse corrompue». Le président équatorien a annoncé qu'il proposerait «formellement la création d'un organisme qui défendra les citoyens et les gouvernements légitimement élus contre les abus de la presse». Rafael Correa a précisé qu'il ferait cette proposition à l'Union des nations sud-américaines (Unasur), dont il assumera la présidence tournante en juin, prochain. L'annonce de Correa intervient alors qu'au Venezuela, la chaîne d'opposition Globovision a accusé le gouvernement de chercher à la contraindre au silence après la perquisition d'une propriété appartenant à son président. Rafael Correa a, de son côté, annoncé un audit sévère des fréquences audiovisuelles, dénonçant des irrégularités dans leur attribution. Morales a, lui, affirmé qu'il affrontait aussi des difficultés avec la presse de son pays «où la plupart des médias mentent et sont également corrompus».