Une enquête menée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès de plus de 700 entreprises, a relevé que l'activité industrielle a enregistré une hausse dans le secteur public et une stabilisation dans le secteur privé durant le 4e trimestre 2009 par rapport au trimestre qui l'a précédé. L'enquête, qui porte sur le type et le rythme de l'activité industrielle et non pas sur la production, révèle que la grande majorité du potentiel de production du secteur public a utilisé plus de 75% de ses capacités de production, tandis que le secteur privé les a utilisées à un taux inférieur. Ainsi, l'enquête qui a touchée 740 entreprises, dont 340 publiques et 400 privées, souligne que le niveau d'approvisionnement en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés, selon presque le quart des industriels publics et privés interrogés. En conséquence, près de 27% du potentiel de production du secteur public et plus de 60% du secteur privé ont enregistré des ruptures de stocks ayant causé des arrêts de travail de plus de 10 jours à plus de 27% des entreprises concernées du secteur public, et de plus de 30 jours pour 90% des entreprises du secteur du privé. Par ailleurs, près de 33% du potentiel de production du secteur public et plus de 88% du privé ont enregistré des pannes d'électricité ayant provoqué des arrêts de travail supérieurs à 6 jours pour la majorité des entreprises des deux secteurs. Selon plus de 94% des patrons des deux secteurs, l'approvisionnement en eau a été suffisant durant ce trimestre. Malgré une légère augmentation des prix de vente enregistrée durant le dernier trimestre de l'année écoulée, la demande en produits a enregistré une hausse pour les représentants du secteur public et une stabilité pour le secteur privé. La majorité des chefs d'entreprise du secteur public et près de la moitié de ceux du privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues, indique encore l'enquête de l'ONS. D'autre part, près de 80% des chefs d'entreprise du secteur public et 75% du privé déclarent avoir des stocks de produits fabriqués, la plupart des chefs d'entreprises publiques jugeant que la situation des stocks est "normale", contrairement au secteur privé. Sur un autre plan, et concernant les effectifs, ils continuent de chuter en raison des départs en retraite (non remplacés), selon les représentants du secteur public. En revanche, ils ont augmenté suite à l'installation de nouvelles capacités, selon plus de 27 % de représentants du secteur privé. Environ 59% des chefs d'entreprise du public et près de 34% de ceux du privé déclarent, d'autre part, trouver des difficultés à recruter surtout le personnel d'encadrement et de maîtrise. Quelque 56% des patrons du secteur public et plus de 32% privé jugent que le niveau de qualification du personnel "est insuffisant". Près de 63% des industriels publics et 53% de ceux du privé jugent qu'en embauchant du personnel supplémentaire les entreprises ne vont pas produire davantage. Par ailleurs, l'enquête précise que 56% du potentiel de production du secteur public et près de 81% de celui du privé ont connu des pannes d'équipements dues au manque de maintenance et à la sur-utilisation des équipements, en plus de la vétusté des équipements pour les industriels du public. Ces pannes, signale la même source, ont occasionné des arrêts de travail de plus de 6 jours pour plus de 74% des entreprises publiques interrogées au cours de cette enquête de l'ONS, et pour plus de 30 jours pour près de 44% des entreprises privées. Plus de 73% des chefs d'entreprise du secteur public et plus de 64% de ceux du secteur privé déclarent pouvoir produire davantage en renouvelant les équipements et sans embauche supplémentaire de personnel. Pour le dernier trimestre de l'année 2009, la trésorerie des entreprise est jugée "bonne" selon 56% des chefs d'entreprises du public, et "normale" selon 73% du privé, tandis qu'elle est qualifiée de "mauvaise" par 12% des responsables d'entreprises publiques et par 23% de ceux du privé. Par ailleurs, l'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement et le ralentissement de la demande continuent d'influer sur la situation de la trésorerie des entreprises. L'enquête en question souligne que près de 25% du potentiel de production du secteur public et plus de 31% de celui du privé ont eu recours à des crédits bancaires et la majorité affirme qu'elle n'a pas trouvé des difficultés à les contracter. Côté prévisions, les chefs d'entreprise du secteur public prédisent de bonnes perspectives de la production, de la demande, des prix de vente et des effectifs, ainsi qu'une amélioration de leur trésorerie. Ceux du secteur privé prévoient également une hausse de la production, de la demande et des prix de vente mais, en revanche, une baisse de leur trésorerie.