Le débat sur la réorganisation et la modernisation du métier du journalisme en Algérie continu. Cette fois-ci, les professionnels du secteur de la communication et de l'information ont recommandé jeudi, à l'unanimité, lors d'une journée d'étude consacrée à la presse nationale, la nécessité de la mise en place d'un conseil de l'éthique et de la déontologie, auquel sera confiée la mission de contrôle et de supervision du travail journalistique. Dans ce contexte, M. Abrous Outoudert, ancien cadre supérieur du secteur de la communication, également directeur de publication du quotidien "Liberté", a mis l'accent, lors de son intervention, sur la nécessité pour toutes les parties concernées de s'impliquer dans cette démarche. Evoquant les pouvoirs publics, il a estimé, toutefois, que les missions dévolues à ceux-ci se résumaient en la facilitation de l'accès aux sources ainsi que la protection du journaliste. Par ailleurs, le professeur universitaire, Achour Fenni, a affirmé, de son côté, que le recours des éditeurs de journaux aux annonceurs, sans tenir compte des "exigences" des lecteurs, dénote une "déficience" de la presse nationale. Il a, d'autre part, mis en garde contre la gravité de ce phénomène pour le service médiatique, précisant que les volets, économique et commercial ne doivent pas prendre le dessus sur la mission de l'Information, en tant que service public. Il a en outre, mis l'accent sur la transformation de l'institution médiatique en institution économique, relevant un manque d'études commerciales permettant à cette dernière de connaître son public. Il y a lieu de souligner, par ailleurs, que le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, Azzeddine Mihoubi, a exprimé à maintes reprises, sa volonté de réorganiser et moderniser le métier du journalisme en Algérie, en élaborant un nouvel arsenal juridique, avec l'implication de toute la presse nationale. S'exprimant en marge de cette journée d'étude, M. Mihoubi à indiqué que le débat sur l'évaluation de la presse nationale devait se faire de manière objective. "Nous avons voulu que cette évaluation ne se fasse pas par le biais de la tutelle ou des professionnels de la presse, mais par des académiciens et des universitaires", a-t-il souligné. Il a indiqué que des débats ont déjà commencé (au niveau de son département) au sujet des textes de loi à élaborer, précisant qu'une plate-forme existe déjà et sera enrichie. Pour M. Mihoubi, cette journée d'étude sur la presse nationale aura, surtout, été un débat général devant se poursuivre dans le cadre de réunions entre professionnels et spécialistes. Il a fait savoir, d'autre part, que son département était prêt à s'impliquer dans le processus de formation des journalistes, relevant que des volets tels que la professionnalisation, la maîtrise des technologies de l'information et de la communication et l'aspect juridique sont autant de volets qu'il y a lieu de consolider. Tout en appelant la corporation à s'organiser, à l'instar de nombreux secteurs. Abordant les conditions d'exercice du travail de journaliste, M. Mihoubi a indiqué que des efforts sont déployées.