Le PD-G de Goldman Sachs et plusieurs autres membres de l'état-major de la banque d'affaires sont poursuivi en justice par deux actionnaires, qui leur reprochent d'avoir manqué de vigilance en s'engageant sur le marché des subprimes. Robert Rosinek et Morton Spiegel ont déposé deux recours devant la Cour suprême de l'Etat de New York à Manhattan, accusant les dirigeants de la banque d'avoir manqué à leurs obligations en menant une série d'opérations impliquant des CDO ("collateralized debt obligations) liées à des crédits subprime. La plainte déposée jeudi à New York devant la cour suprême de l'Etat met en cause nommément Lloyd Blankfein et tous les membres de son conseil d'administration. Elle fait suite à une action menée au civil la semaine passée par la SEC, le gendarme de la Bourse, à propos des mêmes investissements hasardeux. D'après la SEC, Goldman a commis des fraudes aux règles régissant les établissements bancaires en ne publiant pas tout ce qu'elle savait sur ces titres reposant sur des garanties fragiles. Sinon, elle aurait risqué d'effrayer ses clients, estime l'organisme de contrôle financier. Les deux plaintes mettent en avant les "ratages systématiques" de la banque qui pendant trois ans et demi n'a pas contrôlé les placements à risque Abacus, au coeur du dossier. Les pertes se montent à un milliard de dollars. Le 16 avril, l'autorité des marchés financiers américains a accusé Goldman Sachs de fraude en lui reprochant d'avoir trompé les investisseurs lors de la commercialisation d'un produit financier complexe lié à des crédits immobiliers "subprime". Selon la plainte de la SEC, Paulson & Co, un important gestionnaire de "hedge funds" (fonds spéculatifs) dirigé par le milliardaire John Paulson, a collaboré avec Goldman Sachs pour créer un véhicule dénommé Abacus émettant des CDO ("collateralized debt obligations"), des titres issus de la titrisation de crédits immobiliers résidentiels, tout en misant sur la baisse de la valeur de cet instrument.