Les investisseurs du marché des métaux précieux ont donné l'avantage à l'argent et aux métaux platinoïdes cette semaine, marquée par un plus haut de l'argent depuis deux mois, une nouvelle avancée du platine et du palladium mais un recul de l'or. L'or n'a pas profité cette semaine d'un affaiblissement du billet vert face à l'euro, et a fini en petite baisse. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 953,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 956 dollars vendredi dernier. Se démarquant pour une fois de l'or, l'once d'argent a fini en petite hausse, après un pic à plus de 15 dollars. Dans l'ensemble, "l'intérêt des investisseurs reste très vif pour les métaux précieux. Les participations des fonds ETP ont progressé de 8 tonnes hier (jeudi), amenant le volume total (d'argent) détenu par ces fonds à 11.085 tonnes, un nouveau record", notaient les analystes de Barclays Capital. Le métal gris a grimpé jusqu'à 15,19 dollars l'once, son niveau le plus élevé en 9 semaines, avant de clôturer vendredi à 14,98 dollars contre 14,65 dollars une semaine plus tôt. Les métaux platinoïdes ont confirmé leurs performances de la semaine précédente, aidés par les espoirs grandissants de reprise, notamment dans le secteur automobile. "L'amélioration des indicateurs économiques a aidé les métaux du groupe platine à progresser", notait James Moore, analyste du cabinet Bullion Desk. Les cours du platine ont gagné quelques dollars sur la semaine, après un pic à 1.278 dollars l'once. Le métal n'a pas fait mieux toutefois que la semaine dernière, lorsqu'il avait atteint 1.292 dollars, un plus haut depuis début juin. De son côté, le palladium est resté à courte portée des 282 dollars, un plus haut depuis un an touché la semaine dernière. Il s'est en même approché, avec une incursion jusqu'à 281 dollars. Pour leur part, les prix des métaux échangés au London Metal Exchange ont poursuivi sur leur lancée des semaines précédentes, sur un marché de plus en plus confiant sur les perspectives de reprise en Europe et aux Etats-Unis, cuivre, nickel et zinc se propulsant à des niveaux plus atteints depuis des mois. "Le marché semble saisir toutes les occasions pour pousser plus haut les prix des métaux", s'est exclamé Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank. De fait, deux événements majeurs ont renforcé cette semaine l'optimisme qui régnait déjà depuis quelques semaines. D'abord, la Réserve fédérale américaine a relevé, à l'issue d'une réunion de deux jours, des signes de stabilisation de l'activité économique aux Etats-Unis. Plus surprenant, la France et l'Allemagne, les deux locomotives de l'économie européenne, ont annoncé un retour inattendu à une croissance positive au deuxième trimestre, après quatre trimestres consécutifs de contraction. "Le marché commence à intégrer l'anticipation d'un redressement de la demande des pays de l'OCDE durant la seconde moitié de l'année, et ces attentes ont été renforcées par toutes les données économiques", ont ainsi souligné les analystes de Barclays Capital. Le rétablissement du secteur automobile, qui se confirme, devrait contribuer pour beaucoup à cet appétit retrouvé pour les métaux, selon les experts. Les ventes de voitures neuves en Europe de l'Ouest ont affiché en juillet leur deuxième hausse mensuelle consécutive, grâce aux programmes de primes à la casse et à l'explosion du marché allemand. Le CUIVRE s'est envolé à 6450 dollars la tonne, son cours le plus élevé depuis fin septembre. En plus de l'optimisme général sur la reprise, le métal rouge profite de craintes sur la production. Des employés de la mine géante d'Escondida, opérée par le groupe minier BHP Billiton au Chili, menacent d'entrer en grève, rapportaient ainsi les analystes de Barclays Capital. Si cela se concrétisait, "les prix, qui grimpent déjà rapidement, vont encore progresser", prédisent-ils, notant que "peu de gens voudront se trouver à court de cuivre, sur un marché où les stocks sont déjà bas, où les interruptions de production se font plus fréquentes et où la demande se renforce". Par ailleurs, une grève se poursuivait dans la mine de Sudbury (Canada) exploitée par le brésilien Vale, producteur de cuivre et de nickel. Autre vedette cette semaine, le NICKEL a renoué avec un niveau "pré-Lehman", antérieur à la chute de la banque d'affaires américaine, grimpant jusqu'à 21'325 dollars la tonne, un plus haut depuis août 2008. En une poussée spectaculaire, le nickel a ainsi gagné plus de 25% depuis le 1er juillet. Les prix du nickel sont "poussés par l'espoir d'un redressement de la demande d'acier inoxydable (qui intègre du nickel, ndlr)", a expliqué M. Weinberg. Le ZINC a lui aussi fait des étincelles. Ce métal est monté à 1948 dollars la tonne, un plus haut depuis un an.