Face à la situation dont fait l'objet Orascom Telecom Holding, Groupe mère de Djezzy, et suite à la multiplication des déclarations et des informations sur une probable cession d'actions du Groupe à une ou des entreprises étrangères, un club des abonnés de Djezzy, vient de voir le jour en Algérie. Selon le communiqué rendu public, hier, signé par le chargé de la communication de ce club, M. Amar Zitouni, ses membres fondateurs rappellent qu'à la création de Djezzy "nous étions près d'un million d'Algériens à avoir fait confiance au nouvel opérateur téléphonique et nous avions souscrit des abonnements sans hésitation ". " Nous avions même payé ''cash'' et par anticipation nos lignes téléphoniques et avions attendu entre deux et trois mois leurs mise en service. Nous avions ainsi largement contribué au financement de l'implantation de Djezzy pour un montant estimé à 250 millions d'euros (le tarif de l'abonnement variait de 25.000 DA à 30.000 DA", lit-on dans le même communiqué. Rappelant avoir contribué financièrement à son lancement, le club des abonnés de Djezzy estime qu'ils sont "restés des clients fidèles à notre opérateur Djezzy, et c'est à ce double titre que nous nous considérons légitimement et moralement propriétaires de notre société". Il est également affirmé, dans le texte du communiqué qu'"aujourd'hui, nous les clients organisés en Club des abonnés de Djezzy, si d'un côté nous nous félicitons du règlement du contentieux qui a opposé Djezzy aux services des impôts, de l'autre nous nous inquiétons du devenir de notre opérateur". Devant toutes les informations qui sont rapportées çà et là par la presse spécialisée sur les tentatives d'OPA sur Djezzy, les abonnés de Djezzy se positionnent "d'ores et déjà parmi les repreneurs de notre opérateur dans le respect total des lois du pays, et notamment le communiqué du ministre des Finances qui donne la priorité à la participation du capital national dans ce genre d'opération ". Notons que selon le Financial Times, Orascom Telecom et MTN Afrique du Sud ont entamé des négociations portant sur le rachat des filiales africaines de l'opérateur égyptien. Au départ, les pourparlers étaient limités à l'acquisition de Djezzy, la filiale algérienne d'Orascom, mais se sont étendus ensuite pour inclure la plupart des filiales africaines de l'opérateur égyptien, notamment en Tunisie (Tunisiana), au Burundi, en Afrique centrale République, en Namibie et au Zimbabwe. Celles-ci devraient, d'ailleurs, aboutir, selon certaines sources, la semaine prochaine. Ce n'est pas la première fois que des informations font état d'une OPA sur Djezzy. Aussi, le patron d'Orascom Telecom Holding, M. Naguib Sawiris, a déclaré à l'occasion du World Mobile Congres de Barcelone, que Djezzy ne resterait pas en Algérie si elle n'y était pas désirée, faisant notamment référence au redressement fiscal dont l'entreprise fait l'objet. Chose qui a suscité de l'intérêt auprès de certains opérateurs, notamment l'émirati Etisalat et qui a fait réagir les autorités algériennes. Dans ce sens, le ministère des Finances a tenu à rappeler les règles qui devraient être suivies si une telle action devait aboutir. Ainsi, le département de Karim Djoudi a indiqué récemment que "seul le respect des obligations légales en vigueur permet la consécration de toute transaction de cette nature", à savoir le doit de préemption du capital algérien.