Selon Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de Natixis , le prix du baril pourrait atteindre 200 dollars l baril en 2017. Il estime que le marché du pétrole présente aujourd'hui une situation d'excès massif de capacité de production : la demande mondiale, déprimée après la crise, oscille autour de 84 millions de barils par jour ; la capacité de production mondiale est de l'ordre de 91 millions de barils par jour. Si la demande et la capacité étaient confrontées, à court terme, le prix du pétrole serait très bas : 30-40 dollars le baril. Il oscille autour de 80 dollars le baril, ce qui est très élevé compte tenu des conditions d'équilibre à court terme du marché du pétrole, pour deux raisons : la baisse de la production de l'Arabie Saoudite (qui implique que la production totale de pétrole est de l'ordre seulement de 85 millions de barils par jour) et le stockage spéculatif. Il faut cependant savoir que, compte tenu de la tendance de la demande de pétrole dans les pays émergents (+ 5 %/an) et du sous-investissement en exploitation, recherche et production, il y aura très certainement insuffisance de l'offre de pétrole à partir de 2017-2018 et très forte hausse du prix du pétrole (200 dollars le baril en 2017 ?). Notons que les contrats pétroliers s'approchaient de leurs points hauts en dix-neuf mois à Londres hier, soutenus par l'optimisme des marchés vis-à-vis de l'économie, et par les incertitudes liées à l'impact de la marée noire dans la côte Sud des Etats-Unis. Mais les volumes des transactions sont globalement peu nourris, bon nombre de participants restant inactifs en raison d'un jour férié au Royaume-Uni. "Nous pensons que le pétrole pourrait progresser davantage aujourd'hui", observe Bjarne Schieldrop, analyste spécialisé en matières premières chez SEB Commodities. "La reprise américaine est intacte et les inquiétudes liées à la Grèce restent faibles", ajoute-t-il. Concernant la marée noire, Edward Meir, analyste chez MF Global à New York, estime que "la catastrophe écologique qui se déroule au large de la côte Sud des Etats-Unis ne peut être ignorée, et doit être considérée comme une variable globalement haussière dans la mesure où elle pourrait causer des ruptures d'approvisionnement à court terme". A 13h17, le contrat de juin sur le Brent coté à l'ICE de Londres gagnait 70 cents à 88,14 dollars le baril, après un point haut à 88,15 dollars le baril, tandis que celui sur le brut léger doux du Nymex avançait de 40 cents, à 80,55 dollars le baril après avoir atteint un pic en dix-neuf mois à 86,79 dollars le baril.