Le marché pétrolier reste volatile, puisqu'il y a régulièrement de grandes variations des prix dans le sens de la hausse ou de la baisse. C'est ce qu'a déclaré M. Nicolas Sarkis, expert pétrolier et directeur de la revue spécialisée Pétrole et Gaz arabes, dans un entretien accordé, hier, à Liberté en marge de la 10e Conférence sur le financement du pétrole et du gaz en Afrique. L'expert pétrolier a indiqué que “les prix du pétrole demeurent encore à un niveau relativement élevés par rapport aux trois dernières années”. Et d'ajouter : “La moyenne des prix du panier Opep se situe, actuellement, entre 55 à 56 dollars/baril contre 24 à 25 dollars/baril en 2003.” La hausse des prix est liée essentiellement, dira M. Nicolas Sarkis, à deux facteurs importants. Le premier facteur est la demande pétrolière mondiale considérable comparativement aux trois dernières années. Ce qui a entraîné, explique M. Sarkis, une augmentation rapide de la production dans les pays membres de l'Opep et la saturation des capacités de production. Il a souligné que “le marché pétrolier est aujourd'hui sur le fil du rasoir, dans le sens où il suffit d'un problème politique, d'un incident technique et de nouvelles augmentations de la demande pour arriver à une situation d'impossibilité de satisfaire la demande”. Le deuxième facteur est dû principalement, affirme-t-il, à l'anticipation psychologique, c'est-à-dire les spéculateurs jouent un rôle essentiel dans le marché à terme. Plus explicite, il a révélé que “les fonds d'investissement injectent des dizaines de milliards de dollars pour acheter des barils-papier pensant que les prix du baril vont augmenter”. Pour M. Nicolas Sarkis “certains estiment que sur le prix actuel de 65 dollars/baril, il y a 15 à 20 dollars qui sont dus à la peur soit au facteur psychologique”. L'expert pétrolier a estimé que “les prix du pétrole demeurent fondamentalement une question politique et de rapport de forces entre les pays producteurs et les consommateurs”. Aujourd'hui, il y a des problèmes au niveau de la gestion des réserves pétrolières mondiales et le pic de la production des pays membres de l'Opep qui risque d'être beaucoup plus proche d'être de la consommation, précise-t-il. La demande pétrolière mondiale est évaluée, selon M. Sarkis, entre 83 à 84 millions de barils/jour en 2005 et elle atteindra 115 à 120 millions de barils/jour à l'horizon 2025-2030. F. M.