Il a atteint un nouveau record historique, hier matin, à New York où il s'est changé à 81,24 dollars. A 6 heures GMT, le baril de Light Sweet Crude pour livraison en octobre se maintenait encore au-dessus de la barre des 80 dollars. Il cotait 81,16 dollars, 59 cents au-dessus du prix de clôture de la séance du New York Mercantile Exchange (Nymex) enregistré quelques heures auparavant. Le baril de brut avait déjà annoncé la couleur le 12 septembre 2007 lorsqu'il avait franchi le seuil des 80 dollars. L'offensive du baril de brut n'a pas épargné non plus le marché asiatique. Il y a franchi allègrement la barre des 81 dollars. Le baril de Light Sweet Crude a pris 46 cents pour afficher 81,03 dollars. Cette «percée» n'a apparemment rien d'éphémère. Elle est condamnée à se poursuivre. «La porte des 80 dollars a été ouverte», a déclaré l'analyste de la maison Purvin And Gertz, Victor Shum. Une des raisons qui a poussé le marché à changer d'attitude depuis lundi serait une offre trop réduite alors que l'hiver pointe déjà le bout de son nez. Les craintes d'un marché pétrolier insuffisamment approvisionné, poussent les cours du pétrole vers la hausse, à l'approche de la saison hivernale. C'est donc le spectre d'un déséquilibre entre l'offre et la demande qui fait craindre une hausse significative du prix du baril. Dans une note de recherche, les analystes de Goldman Sachs ont prévu un prix du baril à 85 dollars d'ici la fin de l'année 2007. «Avec les risques importants de pics au-dessus de 90 dollars le baril», ont-ils ajouté. Ils pronostiquent également un prix du baril à 95 dollars en 2008. Pour l'instant, l'ensemble des marchés financiers ont les yeux rivés sur la FED, la Banque centrale américaine, qui va réexaminer son taux directeur. Il est actuellement de 5,25%. Afin d'éviter que la récente crise des prêts immobiliers «Subprime» qui a ébranlé le marché pétrolier, ne plombe l'économie puis la demande énergétique. Les investisseurs anticipent une baisse des taux. Finalement, la décision des pays exportateurs de pétrole (Opep) de porter leur production à 27,2 millions de barils par jour, n'a pas produit les effets escomptés. Stabiliser les prix du pétrole. L'Opep n'a pas voulu servir de bouc émissaire: se voir accuser d'aggraver la crise financière qui secoue l'économie mondiale sans rien faire. «Le marché a vu dans la décision de l'Opep un geste uniquement symbolique», a expliqué l'analyste de la maison de courtage Fimat, M.Mike Fitz Patrick. Selon ce dernier, ce sont les mêmes facteurs qu'auparavant qui continuent à agir sur les cours. «La demande est très forte, tandis que la production va diminuer jusqu'à la fin de l'année, à un moment où la demande sera encore plus forte et les tensions géopolitiques se poursuivent», a estimé l'analyste. La décision d'augmentation de la production des pays de l'Opep, obtenue à «l'arraché» par l'Arabie Saoudite, devrait s'avérer insuffisante pour contrer un prix du baril de pétrole qui se sent pousser des ailes. Les prochaines réunions de l'organisation qui seront présidées par le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, seront suivies avec un intérêt particulier. «Nous voulons un prix qui soit raisonnable pour nous comme pour les consommateurs», avait déclaré le secrétaire général de l'Opep, M.El Badri. Le baril n'a pas été sensible à cette mesure. Les prix du pétrole sont «étrangement» repartis à la hausse défiant tous les pronostics.