Même si les perspectives du marché pétrolier semblent moroses à court terme, la situation devrait se redresser d'ici la fin de l'année. Ainsi et selon Jean-Charles Naudin, responsable de la gestion actions chez Etoile Gestion, la demande pétrolière a de beaux jours devant elle. Celui-ci estime que le cours du baril a quand même rebondi de 30% depuis le début de l'année malgré un ralentissement économique sans précédent. En ajoutant que lorsque la reprise interviendra, les pays émergents vont l'amplifier. L'expert indique que les plans de relance vont permettre d'éviter la dépression. Mais contrairement à ce qui s'est produit lors des crises précédentes, l'ampleur de la reprise ne sera pas du même ordre que la baisse. Elle risque d'être assez faible, à cause d'un retour de bâton réglementaire qui va limiter le surendettement et l'effet de levier. Pour rappel, l'Opep estime que la demande diminuera de 1,37 million de barils par jour (bpj) en 2009, à 84,2 millions bpj en moyenne. Avant l'Opep, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Administration des Etats-Unis d'information sur l'énergie (EIA) avaient, elles aussi, revu leurs prévisions à la baisse. Néanmoins, la situation devrait se redresser d'ici la fin de l'année. Dans ce sens, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil a indiqué que le prix du baril devrait atteindre 60 dollars à la fin 2009. Pour ce qui est de la situation des marchés, il faut voir qu'après une forte baisse induite par les craintes de propagation de la grippe porcine, et malgré la forte contraction de l'activité aux Etats-Unis au premier trimestre et les prix du pétrole montaient hier à l'ouverture à New York,. Vers 13H05 GMT (15h05 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait à 50,47 dollars, en hausse de 55 cents par rapport à son cours de clôture de mardi. Il avait cédé 1,63 dollar sur les deux séances précédentes, le marché s'inquiétant des conséquences de l'épidémie de grippe porcine sur la consommation d'énergie mondiale. "Les marchés boursiers évoluent en hausse, le dollar en baisse, ce sont les deux facteurs qui soutiennent les cours", a estimé l'analyste indépendant Ellis Eckland. Un recul de la devise américaine rend le brut moins coûteux pour les acheteurs munis d'autres devises. Les Bourses européennes progressaient, et Wall Street se dirigeait vers une ouverture dans le vert, rendant les investisseurs plus optimistes sur l'évolution de la demande dans les mois à venir. Les marchés résistaient aux chiffres préliminaires du produit intérieur brut américain au premier trimestre, ressortis "terribles, désastreux", selon M. Eckland. Il s'est contracté de 6,1% en rythme annuel, plus que prévu, plombé par un effondrement de l'investissement sans pareil depuis plus de 60 ans. Le marché se tournait vers le département américain de l'Energie, qui devait publier à 14H30 GMT son rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les stocks commerciaux de brut aux Etats-Unis, qui s'affichaient déjà à leur niveau le plus haut en 19 ans la semaine dernière, auraient encore progressé de 2,2 millions de barils. Les réserves de distillats se seraient un peu étoffées elles aussi, de 700'000 barils, tandis que les réserves d'essence auraient perdu 200'000 barils. Si la progression spectaculaire des stocks observée la semaine dernière se répétait, cela "suggérerait très fortement qu'il y un gros problème d'excès de l'offre sur le marché mondial", a jugé Nic Brown, de Natixis. "A un moment où la demande de produits pétroliers pourrait être affectée par la grippe porcine, cela ne serait pas une bonne nouvelle", a-t-il prévenu. Synthèse S.G.