L'ANR de Rédha Malek, longtemps en hibernation politique, s'est remise en scelle en prévision des élections législatives du 17 mai en liant alliance avec des partis dit républicains, entre autres, l'UDR, le MDS et le Mouvement des aârouch. L'objectif, selon le président de l'ANR est de rassembler les républicains, de façon à "faire face au courant conservateur et islamiste. C'est très important, dit-il, car le travail va se poursuivre au-delà des élections législatives". M. Rédha Malek, qui était hier l'invité de la radio Chaîne III, a rappelé que plusieurs tentatives ont été faites dans le passé pour rassembler le camp républicain, mais cela a été très difficile du fait que le multipartisme dont on parle et qui est consacré par la Constitution, n'est pas toujours appliqué, expliquant que les conditions générales ne sont pas très favorables, étant donné que pour créer un mouvement républicain, il faut des militants républicains. Il soulignera au passage qu'on a assisté, au cours de ces dernières années, à une érosion de l'esprit militant. "Nous avons l'idée de rassembler le maximum de républicains. Il y a déjà trois partis qui veulent marcher. Nous pouvons aller plus loin", martèle-t-il. M. Malek expliquera encore que les gens, étant partisans ou non, pourront s'intégrer dans cette perspective. Il ajoutera que l'action des républicains ira au-delà des élections, et que ce rassemblement était très attendu. "Nous voulons profiter de la nouvelle conjoncture pour aller de l'avant", explique-t-il. Pour le président de l'ANR, l'Etat algérien est républicain du fait même de la constitution. "L'Algérie est une République, mais cet Etat républicain ne peut se concevoir s'il n'y a pas de républicains pour conforter le développement républicain. Le potentiel républicain existe, il est important, mais ce qui lui manque, c'est l'encadrement et le rassemblement et c'est ce que nous tentons de faire". L'association du Mouvement des aârouch qui a ce pôle républicain fera dire à M. Rédha Malek : "Je n'ai aucune intention électoraliste. Ce qui m'intéresse, c'est de développer ce mouvement républicain et nous aurons l'occasion de le développer avec toutes les forces nationales et à l'échelle nationale". Il précisera que ce rassemblement ne vise pas une région car nous avons dépassé le régionalisme. "Nous voulons une démocratie à l'échelle nationale. La République est une et indivisible". Il pense que le problème de la représentativité pour l'ANR et l'UDR se pose mais, insiste-t-il à dire que "cela ne nous empêche pas de redémarrer". L'ancien chef du gouvernement pense qu'il y a certainement "une crise de conscience, qu'il y a encore des pans entiers qui se refusent à accepter l'idée d'élections parce qu'ils considèrent à l'avance que tout est préfabriqué. Mais nous disons aujourd'hui, l'Etat lui-même en a pris conscience". Il indique dans ce sens que l'Etat lui-même doit "comprendre que le vide républicain est néfaste pour la République et pour l'Etat lui-même. C'est dans cette perspective qu'il y a une double prise de conscience. Une prise de conscience chez les républicains qui doivent y aller de l'avant. Une autre au niveau de l'Etat et des responsables, et les élections nous le montreront, qui doivent penser que le vide républicain, n'a fait que profiter aux opportunistes…". Pour Rédha Malek, la politique s'inscrit dans le temps et cela demande des années. "Une vraie politique s'inscrit dans le temps. Nous ne voulons pas faire de la politique politicienne, la politique conjoncturelle. Ce qui m'intéresse personnellement, c'est le développement d'un projet républicain qui a du souffle. Il faut éviter de tomber dans les erreurs du passé ou dans les faiblesses du passé". Il indique qu'à la faveur de ces législatives, il y a un programme commun et qui est d'ailleurs celui de l'ANR. Il estime que l'Etat en tant que tel, ne peut pas à lui seul résoudre les énormes problèmes qui se posent au pays. Il faut que la société y contribue et pour contribuer, il lui faut un encadrement. Et cet encadrement, pour nous, ne peut être que républicain.