Nokia a annoncé qu'il va simplifier la structure organisationnelle de son activité de combinés mobile et de services en la restructurant autour de trois nouveaux segments. Le premier métier, baptisé 'Mobile Solutions' (solutions mobiles), sera entièrement dédié aux ultraportables haut de gamme et aux smartphones du groupe, deux catégories de produits qui s'appuient sur les plateformes logicielles MeeGo et Symbian. La division 'Mobile Phones' (appareils portables) regroupera quant à elle le savoir-faire de l'équipementier finlandais en matière de téléphonie mobile, notamment en ce qui concerne la gamme unit Series 40. Chacune de ces deux premières branches disposera de son propre service de recherche et développement (R&D), de planification produits et de conception logicielle. Enfin, l'activité 'Markets' (marchés) sera chargée des questions de ventes et de marketing, du réseau de distribution et de la chaîne d'approvisionnement. Nokia a également annoncé le départ du patron de la division téléphones mobiles, Rick Simonson, remplacé par une femme, Mary McDowell, qui officiait déjà chez Nokia. Autre nomination remarquée dans le cadre de cet important jeu de chaises musicales des hauts dirigeants du groupe, celle de l'Américain Rich Green comme directeur technologique. "Nokia a été critiqué pour ne pas comprendre le marché américain. Maintenant, ils recrutent un Américain venant de la Silicon Valley. Je pense qu'il est positif qu'ils apportent du sang neuf", a observé Sami Sarkamies, analyste chez Nordea. Ce grand chambardement suffira-t-il à redonner à Nokia l'impulsion qui lui manque ? La création d'une division dédiée aux smartphones, rapprochée des services à valeur ajoutée, le tout rassemblé sous une même direction, paraît de bon augure. Car c'est bien là que le bât blesse. Nokia, qui reste le numéro un mondial du téléphone mobile avec 39 % de part de marché en volume en 2009, a été le premier à se lancer avec son système Symbian sur le créneau devenu très porteur des smartphones. Mais il est resté sur les smartphones d'entrée de gamme tandis qu'Apple prenait le dessus sur le haut de gamme. Directement issu de l'univers du logiciel, Apple sait mieux que quiconque intégrer le matériel (hardware) et le logiciel (software), ces deux facettes au cœur du téléphone mobile. Un savoir-faire que les fabricants télécoms purs comme Nokia maîtrisent moins bien. Une lacune que la réorganisation annoncée mardi cherche à combler. Car ce savoir-faire logiciel fait la différence. Il se ressent directement dans l'expérience utilisateur et séduit les clients. Il attire aussi la communauté des développeurs qui travaillent avec plus de facilité. D'où le succès de l'Appstore, qui comptait fin avril quelque 200 000 applications, là où la plate-forme Ovi de Nokia n'en compte que 7 000. Sur le marché grand public, Nokia doit donc trouver la parade. D'autant qu'un autre concurrent, Google, avec son système Android, effectue actuellement une percée.