La Turquie donnera en novembre prochain l'autorisation de construire le gazoduc South Stream dans sa zone économique, a annoncé vendredi le vice-premier ministre russe Igor Setchine chargé du secteur énergétique. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan ayant soutenu le projet, "tous les documents autorisant la pose du gazoduc dans la zone économique turque seront délivrés en novembre", a déclaré le vice-ministre qui avait accompagné le président russe Dmitri Medvedev lors de sa récente visite à Ankara. D'une capacité de 63 milliards de m3 de gaz par an, le pipeline South Stream passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, pour relier le littoral russe au littoral bulgare. La longueur du tronçon sous-marin sera d'environ 900 km et sa profondeur maximale, de plus de deux km. Afin de construire la partie terrestre, plusieurs itinéraires ont été étudiés. Tous passent par le territoire de pays membres de l'UE. Le gazoduc doit entrer en service à la fin de 2015. Le coût du projet est évalué à 25 milliards d'euros. Notons par ailleurs que le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse conjointe avec le président russe Dmitri Medvedev que la Russie est en mesure de satisfaire 70% des besoins de la Turquie en hydrocarbures. Et d'ajouter que les deux parties déployaient "des efforts énergiques en vue de réaliser ce projet". Il faut savoir que Moscou et Ankara ont signé mercredi un accord de coopération portant sur la création et l'exploitation d'une centrale nucléaire sur le site d'Akkuyu en Turquie, à l'issue des négociations entre le président Dmitri Medvedev et les dirigeants turcs. Quatorze sociétés du monde entier ont pris part à l'appel d'offres pour le chantier de la première centrale nucléaire turque lancé par Ankara à la fin de septembre 2008. Réuni le 19 juin 2009, le conseil des ministres turc a donné le feu vert à la proposition d'un consortium russo-turc dont faisait partie les russes Atomstroyexport (ASE), Inter RAO EES et la société turque Park Teknik. Notons par ailleurs que la Russie et la Turquie envisagent la possibilité de construire une raffinerie de pétrole dans la ville de Ceyhan, dans le cadre du projet d'oléoduc transanatolien Samsun-Ceyhan. Evoquant l'oléoduc Samsun-Ceyhan, M. Medvedev a annoncé que les parties s'étaient accordées sur "son développement avec la possibilité de construire une raffinerie de pétrole à Ceyhan et peut-être la vente conjointe du produit fini". Le pipeline Samsun-Ceyhan qui reliera les ports turcs de Samsun, dans la mer Noire, et de Ceyhan, dans le sud-est de la Méditerranée permettra d'éviter les détroits du Bosphore et des Dardanelles obstrués par des pétroliers et deviendra un corridor important par lequel le pétrole d'Asie centrale sera acheminé en Europe. Le 19 octobre 2009, l'italien Eni, le turc Calik Holding et les russes Transneft et Rosneft ont signé, à Milan, en Italie, un mémorandum de compréhension relatif au projet Samsun-Ceyhan. Le Russe Lukoil a aussi manifesté son intérêt pour le projet. Le coût du projet est évalué à 1,5 milliard de dollars. Le rendement du tube, long de 555 km, atteindra 1,5 million de barils par jour.