Vladimir Poutine a obtenu jeudi l'accord d'Ankara pour le passage dans les eaux territoriales turques en mer Noire du gazoduc South Stream, qui concurrence le projet européen Nabucco et lui permet d'éviter l'Ukraine. Un nouveau revers pour le projet européen, qui vise à amoindrir la dépendance énergétique envers Moscou. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé ses liens avec Moscou et sa position d'acteur majeur sur le marché énergétique en autorisant le transit de South Stream, que la Russie veut achever avant Nabucco. En échange, Poutine soutiendra le projet d'oléoduc qui doit traverser la Turquie de Samsun, sur la mer Noire, jusqu'à Cayhen, ville-clé de l'acheminement de pétrole en Méditerranée. L'accord devait être signé en présence du Premier ministre italien Silvio Berlusconi, selon Rome, dont la compagnie nationale Eni contribuera avec Gazprom à la construction du gazoduc, à partir de 2010. La Russie fournit à l'Europe un quart de ses besoins en gaz. Après la crise énergétique qui a opposé Moscou à Kiev ces derniers mois, l'UE cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement et la Russie ses voies de transit. 4 pays européens, dont trois membres de l'UE, ont déjà apporté leur soutien à South Stream. Outre l'Italie, il s'agit de la Bulgarie, la Grèce et la Serbie. R. I./Agences