Le nouveau dispositif prévu par BP pour colmater la fuite de pétrole dans le golfe du Mexique ne vise pas à stopper l'écoulement, mais à le canaliser avec un énorme entonnoir métallique permettant de siphonner le brut jusqu'à un navire à la surface. Baptisée "Lower marine riser package" (LMRP), la manoeuvre est particulièrement délicate à cette profondeur (1.500 mètres). Toutes les précédents opérations de BP ont échoué depuis le naufrage de la plateforme à l'origine de la marée noire, le 22 avril. Actuellement, le pétrole s'écoule du gisement via un oléoduc endommagé relié à une énorme valve métallique rivée au sol sous-marin. Avant d'installer l'entonnoir de métal destiné à aspirer les hydrocarbures, BP entend se débarrasser de l'oléoduc défectueux en le sectionnant à plusieurs niveaux. Une première coupe doit être réalisée avec une puissante pince métallique reliée à la surface grâce à un câble. Cette coupe est destinée à éviter une trop forte pression sur l'oléoduc. La deuxième, au point de jonction entre l'oléoduc et la tête de la valve, doit être effectuée avec une lame en diamant, afin d'obtenir une coupe aussi parfaite que possible pour que l'entonnoir puisse être installé proprement. L'oléoduc sectionné va alors être remonté à la surface grâce à une grue. A ce stade, le flot de pétrole devrait augmenter temporairement. A la place de l'oléoduc, les équipes d'intervention vont fixer l'entonnoir sur la tête de la valve grâce à une fermeture sous pression conçue pour ne laisser passer qu'un minimum d'eau afin de pomper plus efficacement le pétrole. Le pétrole sera alors aspiré grâce à un tuyau reliant l'entonnoir à un navire. BP a également prévu un dispositif pour empêcher l'apparition d'hydrates similaires à de la glace, qui se forment lorsque l'eau froide se mélange avec le gaz naturel. La formation de ces cristaux avait contrecarré la première tentative de BP, qui consistait à poser un énorme couvercle sur la valve. BP a souligné que cette nouvelle tentative ne permettrait pas d'arrêter le flux de pétrole mais seulement de limiter son écoulement jusqu'à ce que le forage des puits de secours soit achevé, ce qui devrait être fait en août. Notons que le président américain Barack Obama devait tenir hier a première réunion avec les deux co-présidents de la commission indépendante chargée d'enquêter sur la marée noire dans le golfe du Mexique, tandis que British Petroleum (BP) se prépare à une nouvelle tentative pour arrêter la fuite de pétrole. Nommée il y a moins de deux semaines, la commission doit notamment se pencher sur les causes de la fuite de pétrole, sur la sécurité des puits offshore et sur le fonctionnement des agences fédérales supervisant les forages. Cinq de ses membres doivent encore être nommés. Ses deux vice-présidents sont Bob Graham, un démocrate qui a été deux fois gouverneur de Floride avant de siéger au Sénat américain de 1987 à 2005, et William Reilly, qui dirigeait l'Agence de protection environnementale (EPA) pendant la présidence de George Bush père.