Un nouveau cap vient d'être franchi dans le conflit qui oppose l'Australie et le Japon sur la pêche à la baleine, l'Australie porte plainte devant la Cour Internationale de Justice. Elle estime, en effet, que le japon viole ses obligations internationales en exécutant le programme JARPA II dans l'Océan antarctique -qui l'autorise à pratiquer la pêche à la baleine pour satisfaire les besoins de la recherche scientifique. "L'Australie prie la Cour de dire et juger que le Japon viole ses obligations internationales en exécutant le programme JARPA II dans l'Océan antarctique", indique dans un communiqué la CIJ, située à La Haye. L'Australie demande par conséquent à la Cour d'"ordonner au Japon de mettre fin à l'exécution du programme JARPA II", le programme japonais de recherche scientifique sur les baleines en vertu d'un permis spécial dans l'Antarctique. "Eu égard à l'ampleur du programme JARPA II, à l'absence de tout intérêt démontré de celui-ci pour la préservation et la gestion des stocks de baleines", ce programme ne saurait "être justifié", affirme l'Australie dans sa requête. "Je pense que c'est extrêmement regrettable", a commenté Hirofumi Hirano, porte-parole du gouvernement japonais. "Le gouvernement japonais va traiter cette affaire de façon appropriée, en nous appuyant sur notre position." "Nous avons été informés que l'Australie avait déposé une plainte auprès de la CIJ à propos de la pêche à la baleine scientifique. Nous allons discuter de la façon d'y répondre", a déclaré, de son côté, un responsable de l'Agence japonaise des pêcheries. Le Japon pêche chaque année plusieurs centaines de baleines au nom de la " recherche scientifique ", approuvée par la Commission baleinière internationale Le ministre australien chargé de la Protection de l'Environnement, Peter Garrett, avait annoncé vendredi que l'Australie allait porter l'affaire devant la CIJ. "Nous voulons faire cesser la chasse aux baleines tuées au nom de la science dans l'Antarctique", avait-il dit. Les autorités japonaises affirment que la chasse à la baleine est une tradition culturelle ancestrale, un argument rejeté notamment par les militants de l'association de défense de l'environnement Sea Shepherd et son fondateur canadien, Paul Watson, qui harcèlent chaque année les bateaux de la flotte japonaise dans l'Antarctique. Le procès d'un militant néo-zélandais de Sea Shepherd est en cours à Tokyo. Peter Bethune est accusé d'avoir blessé au visage un marin japonais en jetant une flasque d'acide butyrique (beurre rance) en février contre le baleinier Shonan Maru 2 dans les eaux de l'Antarctique. Le militant, qui a reconnu s'être introduit illégalement à bord de ce baleinier mais rejette l'accusation de "coups et blessures", risque jusqu'à 15 ans de prison. Les écologistes avec leurs campagnes de harcèlement obtiennent toutefois des résultats: les pêcheurs japonais, qui avaient l'intention de tuer 850 baleines de Minke, ne sont revenus qu'avec 507 cétacés lors de leur dernière campagne.