Le Japon a proposé de réduire de moitié sa pêche baleinière annuelle dans l'océan Antarctique en échange d'une autorisation à la reprendre dans ses eaux côtières, rapporte l'agence de presse Kyodo. Lors d'une réunion de la Commission baleinière internationale (IWC), la semaine dernière à Washington, Tokyo s'est dit prêt à ne plus pêcher que 400 petits rorquals en Antarctique au lieu des 850 qu'il vise d'ordinaire, s'il pouvait en retour se livrer à la même activité au large de ses propres côtes, rapporte Kyodo, qui cite des sources proches du dossier. Jeudi, l'IWC doit publier une nouvelle édition de l'accord forgé pour éviter une division complète de cette instance de 88 pays entre pro et anti-baleiniers. Un responsable de l'Agence japonaise des pêches a dit ne pas être en mesure de commenter les détails des négociations. Le Japon est l'un des trois seuls pays au monde à encore pratiquer la pêche baleinière, qu'il présente comme une activité scientifique afin de contourner le moratoire imposé en 1986 par l'IWC. Plusieurs pays, emmenés par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, veulent interdire cette pêche pour de bon. La Commission baleinière internationale (CBI), qui réglemente la chasse et la conservation des baleines, pourrait disparaître si aucun accord n'est trouvé pour autoriser une chasse commerciale limitée du cétacé, a estimé jeudi le représentant de la Nouvelle-Zélande. "Je pense qu'il y a un gros risque et je ne m'en réjouis pas", a déclaré à la presse Geoffrey Palmer, ex-Premier ministre néo-zélandais qui préside à Wellington un groupe de travail de la CBI chargé de négocier un accord international. "Nous ne pouvons pas nous permettre d'enterrer la CBI parce que, sinon, il n'y aura plus aucun outil international pour protéger les baleines", a ajouté M. Palmer. La Nouvelle-Zélande penche pour une chasse commerciale limitée des baleines sur les dix prochaines années, à condition que le Japon, la Norvège et l'Islande réduisent le nombre de leurs prises. Un moratoire de la CBI datant de 1986 proscrit la chasse commerciale mais la Norvège et l'Islande l'ignorent tandis que le Japon exploite une faille juridique du texte, affirmant pêcher à des fins scientifiques.