Il n'est pas question qu'Air Algérie baisse ses tarifs, bien au contraire, ces derniers devraient même augmenter en saison pleine. C'est ce qui ressort de la rencontre qui a réuni, jeudi dernier, le directeur général d'Air Algérie, M. Tayeb Benouis, avec les représentants de la communauté algérienne établie en Belgique. Le patron de la compagnie aérienne nationale estime qu'il n'ira pas vers une baisse des tarifs, en particulier en haute saison, où "Air Algérie tire vers le haut ses tarifs", donnant ainsi une fin de non recevoir aux doléances de la trentaine des représentants du mouvement associatif algérien en Belgique. Ces derniers déplorent en effet, les conséquences de la cherté des billets d'Air Algérie, fait qui dissuade les jeunes émigrés algériens de se rendre dans leur pays d'origine, préférant pour le même tarif, soit environ 600 euros, se rendre dans les nombreux pays qui offrent au même prix des séjours d'une semaine en demi-pension. On ira même jusqu'à dire que certains jeunes se rendent dans d'autres pays maghrébins qu'ils découvrent à moindre frais, et où ils s'intègrent parfois, au détriment du renforcement du lien avec l'Algérie. Ces derniers insistent aussi sur le fait que la majorité des immigrés n'ont pas les moyens suffisants pour se payer des visites familiales régulières dans leurs pays, "coupant ainsi les jeunes de leur racines". En plus de la cherté des billets, la communauté algérienne établie à l'étranger, notamment en Belgique se plaint des lacunes des prestations de services, parmi lesquelles on peut citer les difficultés à joindre l'unique représentation de la compagnie en Belgique, par téléphone ou par Internet, afin d'effectuer des réservations ou même demander des renseignements. Les retards, le manque d'information et la non-prise en charge des passagers en cas de retard sont des problèmes auxquels les clients d'Air Algérie sont confrontés de façon quasi-quotidienne, que se soit à l'international ou sur les lignes intérieures. Sur ce registre justement, M. Benouis a insisté sur le fait que les prix pratiqués à l'intérieur du pays restent à ce jour concurrentiels au niveau national (7,5 dinars le kilomètre contre 44 en France). Néanmoins, le patron d'Air Algérie a oublié de prendre en compte le facteur du pouvoir d'achat, lequel est plus inférieur en Algérie qu'en Europe. On peut dire qu'un prix de 7,5 dinars le kilomètre est trop cher, sans parler des lacunes en termes de prestations de service sur ces lignes. M. Benouis, a souvent répété que ces problèmes seront réglés grâce au plan de restructuration et de modernisation de la compagnie aérienne. Un plan d'investissement ambitieux a été mis en place, des emprunts obligataires ont été levés et la compagnie a acquis une nouvelle flotte. Néanmoins les défaillances persistent et vont en s'aggravant. Ce qui nous pousse à dire qu'Air Algérie, ne souffre aucunement d'un manque de moyens, mais pâtit d'un sérieux problème de gestion.