Le procès de Jérôme Kerviel, qui s'est ouvert avant, hier à Paris, relance le débat sur la réglementation des marchés financiers, à la veille de la tenue à Toronto (Canada) du sommet du G20. Cet ex-trader de la Société générale tenu pour responsable d'une perte record de 4,9 milliards d'euros en 2008, a permis de révéler les dérives du système financier mondial, notamment lorsqu'il dénonce "un système sans contrôle". L'onde de choc créée par l'affaire Kerviel dans le monde de la finance en janvier 2008, a précipité, quelques mois plus tard, la crise du système financier mondial en pointant du doigt les marchés financiers. On leur reprochait de prendre des risques dans les opérations de spéculation. La moralisation des pratiques du système financier mondial s'annonçait alors d'actualité et plus récemment lors de la crise financière grecque qui a secoué toute l'Europe. En effet, de nombreux pays occidentaux du Vieux continent ont tenté ces derniers mois de moraliser les pratiques des banques en incitant ces dernières à renforcer leurs mécanismes de contrôle des salles de marchés et en imposant, également, la taxation des bonus des traders. Il faut dire que malgré les déclarations de bonne foi des pays industrialisés, des mesures concrètes et contraignantes ne sont toujours pas prises sérieusement. Ainsi, tout repose sur le prochain sommet du G20, étant donné que c'est le meilleur cadre pour discuter du système financier mondial, d'autant plus qu'il est véhiculé par les mêmes pays qui le composent. Prévu vers la fin du mois en cours à Toronto, au Canada, le G20 doit se concentrer sur une meilleure réglementation des marchés financiers dont la dérégulation est à l'origine de la crise, estiment les Européens. Ainsi, remettre le système financier et bancaire en état de marche en proposant un nouveau fonctionnement de la finance est d'ores et déjà à l'ordre du jour. Les chefs d'Etat et de gouvernement, conviés à l'événement, devraient une fois de plus discuter de la création d'une taxe sur les activités à risque des banques, qui est loin de faire consensus. La Commission européenne, quant à elle, doit présenter, à l'automne, une réglementation visant à interdire les ventes à découvert. Cette technique financière est accusée de favoriser la spéculation et la déstabilisation des marchés.