A la une de l'actualité cette semaine, les rumeurs incessantes de rachat de la Société Générale. La publication du déficit du commerce extérieur de la France, les bons résultats de France Télécom, le rejet de l'offre de BHP Billiton par Rio Tinto et le baptême de l'AGV ont aussi animé les débats. De nouvelles voix estiment que la Société Générale est partiellement responsable de la crise qui la fragilise depuis la fin du mois de janvier. Les marchés croient de moins en moins que la banque pourra rester indépendante. “Certains mécanismes de contrôle interne de la Société Générale n'ont pas fonctionné et ceux qui ont fonctionné n'ont pas toujours été suivi des modifications appropriées”, a regretté lundi Christine Lagarde. La ministre de l'Economie a remis à François Fillon son rapport sur la perte de trading de près de 5 milliards d'euros qu'a subi la Société Générale à la fin du mois dernier. Les conclusions de cette enquête fragilisent un peu plus la deuxième banque française qui soutient n'être qu'une victime dans cette affaire. De son côté, Charlie Mac Creevy reproche à la Société Générale son “imprudence abjecte”. Le commissaire européen au Marché intérieur a jugé jeudi que la banque était “inexcusable”. Lors de sa première interview à la presse, Jérôme Kerviel, le trader soupçonné d'être à l'origine de la fraude, a dévoilé mercredi sa ligne de défense. Le jeune homme de 31 ans, qui a pris des positions de 50 milliards d'euros sur les marchés des “futures”, estime que ces agissements étaient tacitement couverts par sa direction. “Je ne serai pas le bouc émissaire de la Société Générale”, a prévenu Jérôme Kerviel, placé en détention provisoire ce vendredi. Par ailleurs, la brigade financière a placé en garde à vue jeudi un courtier de la Fimat, ex-filiale de la Société Générale spécialisée dans les produits dérivés. La police le soupçonnerait d'avoir été au courant des activités de Jérôme Kerviel. Sur les marchés financiers, la Société Générale, affaiblie par cette perte massive, continue à être l'objet de rumeurs de rachat. La banque espagnole Santander, l'allemande Deutsche Bank et l'italienne Intesa Sanpaolo ont démenti tout projet d'offre. L'anglaise HSBC ne s'est pas encore prononcée. La Société Générale, qui souhaite rapidement reconstituer ses fonds propres, prépare une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros. L'Autorité des marchés financiers (AMF) a été saisie jeudi pour examiner le prospectus d'information relatif à cette opération. D'après les données brutes dévoilées par les douanes jeudi, le déficit du commerce extérieur de la France s'est creusé en 2007 pour atteindre 39,171 milliards d'euros (contre 28 milliards d'euros en 2006). “C'est un triste record”, a regretté Hervé Novelli dans les colonnes de la Tribune jeudi. D'après le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur et aux Entreprises, la vigueur de l'euro et le renchérissement de l'énergie ne sont pas les seules causes de ce mauvais résultat. Les performances à l'exportation de l'Allemagne le confortent dans cette position : son excédent commercial, publié vendredi, atteint 199 milliards d'euros. Afin de restaurer la compétitivité à l'international des entreprises françaises, Hervé Novelli a proposé au gouvernement un plan en dix mesures. La plupart de ces dispositions s'adresse aux PME. Le secrétaire d'Etat souhaite notamment faciliter le portage (quand les grands groupes très implantés à l'étranger aident de petites entreprises à les suivre).