Le Plan quinquennal de développement du renouveau de l'économie agricole et rurale 2009-2014 réserve une batterie de mesures non négligeables pour la relance de la filière avicole en vue d'améliorer la production et de stabiliser définitivement le marché. Selon la Sgp-Proda, ces mesures devraient aboutir d'ici 2014 à l'augmentation du ratio de consommation de viandes blanches, qui est actuellement de 8 kg par habitant par an et le porter à 14 kg/ha/an ainsi que 160 oeufs/ha/an, selon la Société de gestion des participations Productions animales (Sgp-Proda). Il s'agit également de réduire le coût de la facture des importations des matières premières pour l'alimentation, en développant des cultures et produits de substitution tels que le blé fourrager, l'orge et le son cubé. Pour arriver à ces objectifs, les pouvoirs publics ont mis en place, depuis fin 2009, un dispositif incitatif visant à protéger les différentes composantes de la profession (éleveurs, transformateurs, distributeurs). Proda, qui est une entreprise publique, a été chargée d'amorcer le processus et être un exemple pour le privé lequel occupe une part de 90% du marché. Cette entreprise, qui dispose d'abattoirs équipés de moyens modernes et d'un budget de régulation dégagé par les pouvoirs publics, a signé des conventions avec une centaine d'aviculteurs et de coopératives pour le stockage du surplus de leurs productions. Plus de 5 000 tonnes de viande de poulet congelée sont stockées actuellement grâce à ce mécanisme qui sert outre la régulation du marché, à éviter de recourir à l'importation pendant les périodes de forte consommation notamment durant le mois du Ramadhan. Outre l'écoulement régulier de leurs produits sur la base de prix garantis, cette contractualisation garantit aux producteurs conventionnés un approvisionnement régulier en aliments et facteurs de production (aliments, poussins de chair, poussins de ponte et poulettes démarrées). Ils peuvent aussi bénéficier d'une assistance technique par un soutien de vétérinaires et de professionnels pour assurer une production de qualité. Les opérateurs intégrant ce système pourront aussi bénéficier d'un soutien de l'Etat pour moderniser leurs élevages en vue d'augmenter leurs capacités de production. Autre mesure prise par les pouvoirs publics envers cette filière classée stratégique, la mise en place de crédits fournisseurs en direction des éleveurs encouragés à se regrouper en coopérative et appuyés par le dispositif du crédit R'fig (sans intérêt). "Cette stratégie a pour but d'accroître l'offre nationale de produits de qualité, de disposer de potentiel de production fiable pour combler les déficits conjoncturels sur le marché et intégrer les producteurs privés dans la stabilisation du marché par des approvisionnements de régulation", indique le président du directoire de la Sgp-Proda, M. Kamel Chadi. Selon les chiffres de Proda, la production avicole nationale est estimée à 280.000 tonnes (ts) de viandes, 225.000 ts d'oeufs (4,5 milliards d'oeufs) et 2,5 millions ts d'aliment avec un chiffre d'affaires de 100 milliards DA/an. Cette filière, qui emploie 300.000 personnes dont 100.000 directs, se caractérise par un taux de mortalité élevé, des élevages vétustes et de taille faible, puisque 85% d'entre eux ont une capacité inférieure à 5.000 sujets. Prédominée par l'activité informelle, cette branche est soumise à un régime fiscal inadapté et une dépendance du marché extérieur pour les importations (maïs, soja et souches). Dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014, le gouvernement a décidé de créer deux entreprises, l'une de viandes rouges et une autre chargée de l'entreposage frigorifique d'une capacité de 627.000 m3, capable de répondre à la demande de toutes les filières agricoles en matière de stockage en froid, dont l'aviculture qui fournit 39% du total des viandes en Algérie. Il faut savoir que le développement de l'aviculture constitue un meilleur recours pour répondre à un besoin galopant de la population en protéines animales dans les plus courts délais. L'engagement de l'Algérie pour une libéralisation de l'économie impliquant ainsi son intégration à la zone de libre-échange euro-méditerranéenne et sa prochaine adhésion à l'OMC, incite à relever un défi qui réside dans l'amélioration de la productivité et la recherche de la compétitivité de son économie. Les difficultés financières induites par la libération du marché, apparition des nouvelles conditions d'approvisionnement des facteurs de production ainsi que l'augmentation des prix ont poussé les petits éleveurs à restreindre leurs investissements en quête de profits immédiats. Les enquêtes menées ces dernières années montrent que la majorité des élevages sont loin d'être industriels dans leur conduite et dans les performances enregistrées. Les conditions de l'habitat, de l'alimentation, d'hygiène et de prophylaxie ne répondent pas aux normes zootechniques préconisées, ceci entraîne l'abandon de l'activité jugée peu rentable et par conséquent, l'augmentation des prix des produits de la volaille sur le marché.