L'investissement étranger sera actionné au sein des fermes pilotes et leur production destinée à la satisfaction du marché national. Le développement de l'investissement agricole avec des partenaires étrangers, n'est plus une vue de l'esprit mais bel et bien une réalité. Pas moins de 70 fermes pilotes, regroupées au sein du portefeuille de la Société de gestion des participations des productions animales (Proda) et celle du développement agricole (Sgda), seront concernées. Cette décision découle des travaux d'une réunion présidée par Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural (Madr). Lors de la même réunion, il a été également confirmé la construction de trois nouveaux abattoirs (El Bayadh, Djelfa et Oum El Bouaghi) et la création d'une entreprise qui sera chargée de gérer la filière des viandes rouges. Ainsi, le ministère de l'Agriculture passera réellement à la professionnalisation du secteur maintenant que les principaux mécanismes de fonctionnement humains et matériels ont été mis en place. La rencontre, qui s'est tenue en présence de Kamel Chadi et Baïzid Boulahouadjeb, présidents respectifs du directoire des deux SGP, a porté sur la réorganisation du portefeuille des SGP Proda et Sgda. Cette réunion, qui intervient à quelques mois du mois sacré du Ramadan, a été édictée suite à une réunion du Conseil des participations de l'Etat (CPE). Selon le chargé de communication du Madr, Djamel Berchiche, «la SGP Proda procèdera, prochainement, à la création d'une nouvelle entreprise chargée de la gestion des activités de cette filière». Cette décision a été arrêtée «conformément aux décisions prises par le CPE afin de développer les capacités publiques dans la filière des viandes rouges». Par ailleurs, «quatre centres d'élevage relevant d'entreprises du portefeuille de cette SGP seront rattachés à cette nouvelle entité», a-t-on encore indiqué au Madr. La SGP-Proda se chargera également de la construction et la gestion de trois abattoirs modernes, qui seront implantés dans les wilayas d'El Bayadh, Djelfa et Oum El Bouaghi. Développant les missions de la SGP-Proda, Berchiche a indiqué qu'elle «sera chargée de développer dans les abattoirs, des techniques modernes et des normes avancées d'hygiène, afin de commercialiser les viandes rouges conditionnées dans les centres urbains». Le développement des capacités de stockage en froid de sorte à «concourir efficacement à la régulation du marché des viandes rouges» est inscrit au programme de SGP-Proda. Cette batterie de mesures vise, notamment, «la régulation du marché local des viandes rouges à même de contenir les flambées constantes des prix» a souligné Berchiche. D'autant que le développement des capacités de traitement et de régulation de l'activité en aval dans la filière de la viande rouge, «est considéré par le Gouvernement comme une action prioritaire». S'agissant de la réorganisation du portefeuille de la Sgda, Berchiche a précisé qu'elle «consiste à regrouper les entreprises du portefeuille en groupes.» Parmi ceux-ci, on relève celui chargé de la promotion des produits du terroir (dattes, produits oléicoles, produits de viticulture), celui consacré à la production de semences, plants et géniteurs, ou encore le groupe chargé de la gestion des fermes pilotes destinées au partenariat public/privé.Il est à noter que l'ensemble des 70 fermes pilotes seront regroupées au sein du portefeuille de la SGP-Sgda. Celle-ci veillera à les rentabiliser selon trois axes. A savoir, celui relatif au développement d'investissements agricoles avec des partenaires étrangers, dont la production est destinée principalement à la satisfaction du marché national, celui concernant la production de semences et de plants de qualité ainsi que l'aliment de bétail, destinés à accompagner le programme public de développement de l'agriculture. Le dernier vise le développement agricole intensif par des investisseurs nationaux présentant des références professionnelles avérées. Il est utile de signaler que les partenariats sur les fermes pilotes, avec des investisseurs nationaux ou étrangers doivent être, chaque fois, soumis à l'examen et à la décision du CPE. D'autre part, la Sgda est autorisée à créer une entreprise de génie rural pour prendre en charge des travaux de reboisement, de lutte contre la désertification, d'aménagement des bassins versants et de nouveaux périmètres agricoles. A ces décisions du CPE, s'ajoute celle relative à la transformation du Bureau national d'étude pour le développement rural (Bneder), en établissement public à caractère industriel et commercial (Epic). Cette batterie de mesures permettra, entre-autres, «d'améliorer la sécurité alimentaire» grâce au renforcement du capital productif et des dispositifs de régulation des produits de large consommation, souligne-t-on au ministère.